Book Title: Collected Articles Of LA Schwarzschild On Indo Aryan 1953 1979
Author(s): Royce Wiles
Publisher: Australian National University

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Page 26
________________ QUELQUES ADVERBES PRONOMINAUX DU MOYEN INDIEN 269 non pas de prus, cf. l'emploi dans les textes juridiques du verbe skr. Vapré au sens de se laver (Manavadharmaiistra, etc.), Quant à pkr. phisuya, l'étymologie de ce mot a fait couler beaucoup d'enere. on a proposé prasuka, prisuka, qui n'est autre chose que le mot prakrit sanskritisé, et l'étymologie la plus généralement reçue est apar inka (el. sparsaphasa) ce qui est purs, ce qu'on peut touchers. Il semble done bien que toutes ces aspirées du moyen indien n'ont rien à faire avec une e primitive, elles sont toutes dues à des sibilantes sanskrites, et le changement tr>th ne saurait guère représenter une évolation phonétique. Il faut done chercher une autre explication. L'adverbe prakrit et pali hetthaadhas au-dessous, dont l'étymologie est douteuse. pourrait peut-être nous aider à expliquer les adverbes de lieu. Pischel a démontré que heltha ne vient pas d'adhestha comme le croyait Johansson, mais d'adhestat pour adhastat, selon le simple ahe< adhas. Il y a des cas analogues: puratthapurastat, qui est assez fréquent en ardha-magadhi (Nayadhammakahão, Uuarajjhayanasuita, etc.). En sanskrit, il y a paratra dans l'autre mondes, et parastit à l'ave nir, au loins. Ce dernier a donné régulièrement parattha en ardhamagadhi et dans les autres dialectes littéraires du moyen indien, et il a peu à peu assimilé paratra qui devait donner paralla. En sanskrit la désinence -tit était déjà en train de perdre sa signification primitive, qui était celle de l'ablatif: elle parait souvent tout simplement comme locatif, parastit signifie done au loins et non pas seulement de loin, il en est de même pour parastit, bakistat (védique). De là s'est peu à peu dégagé l'idée d'une désinence ->ttha pour les adverbes de lieu. Or l'évolution phonétique des adverbes de lieu dérivés de pronoms aurait occasionné de nombreuses rencontres homonymiques: atraatta (forme très rare qui ne se trouve que chez Asoka et dans des textes assez artificiels à une époque plus tardive et dans le composé attabhava dont les parties n'ont pas été reconnues; ce mot est fréquent dans la sauraseni des drames); mais il y a aussi en moyen indien des mots atla dérivés d'artta, atta et apta, et à l'Est c'est aussi Jonassos, Indogermanische Forschungen, III. p. 418. 1 R. Pisces, op. cit., § 107. -32 270 ANNÉE 1956 un dérivé d'atman. Tattatatra était tout semblable à tatla<tatea et tapia; jalta vient de yatua et de yatra; itta, etta auraient été semblables au verbe «aller», illae, ettae, kutra devenait kutta, interrogatif, mais kutta signifiait aussi en präkrit chien (sanskrit kurkura?) et e contrat, mot desi selon Hemacandra. On a donc favorisé la désinence -tha-tat qui se trouvait déjà dans purattha, parattha; et attha, jattha, tattha, etc., ont pris la place des anciens adverbes de lieu en tre dans la plus grande partie du Nord de l'Inde, comme le montrent les textes. B. Le deuxième problème est celui de la voyelle -e- dans l'adverbe etthaitra, qui tendait à remplacer atra comme adverbe de proximité. On trouve dans les inscriptions du roi Asoka les adverbes cités plus haut, etra, heta et eta<itra. Mais on ne trouve pas "itta qui représenterait l'évolution phonétique régulière d'itra. Le changement de la voyelle i en e n'a rien d'extraordinaire; les grammairiens prákrits donnent une liste de mots qui ont e au lieu d'i dans tous les dialectes à l'exception de la sauraseni. C'est la liste pindadi qui paraît déjà chez Vararuci, 1, 12, et des exemples de ce changement comme Lecchai pour Licchari sont fréquents dans les textes canoniques des Jainas (e. g. Sayagadangaratta, II, 1. 13). Mais dans les dérivés du pronom de proximité, ce changement est beaucoup plus général et se trouve dans tous les dialectes du moyen indien, y compris la sauraseni, où la règle pindadi ne s'appliquerait pas, selon les grammairiens et les textes. Ainsi ettha se trouve fréquemment dans la sauraseni des drames (e. g. Malarikignimitra, III, 91, éd. S. P. PANDIT), tandis qu'it 'ittha y est très rare. Mais ettha pour ittha n'est pas isolé parmi les dérivés de pronoms on trouve aussi jaina mähäräştri ettiya, māhārăștri et jaina māhārāştri ettia, šauraseni et magadhi ettika, adjectifs de quantité; et plus tard ettila, ettula; aussi ettahe, ettahi, ettamha, etc. Le plus important de tous ces exemples est ettia, ettiya, adjectifs de quantité. Pischel a cru que re mot venait d"ayatya (cf. kettiya< kayattia). Mais comme semble l'indiquer M. Chatterji cette étymo B. Piscust, op. cit., 119. (0 R. Piscast, op. cit., 153. S. K. Curran, loc. cit. -33

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