Book Title: Collected Articles Of LA Schwarzschild On Indo Aryan 1953 1979
Author(s): Royce Wiles
Publisher: Australian National University

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Page 73
________________ 74 ANNÉE 1962 retrouve chez Hala (Hala, v. 202). -ira n'est pas fréquent non plus dans les textes māhārāștris indépendants de la tradition de Hala, il n'y en a qu'un ou deux exemples dans la Vasudevahindi, la Samardiccakaha, et la Lilavaikaha. -ira appartient donc à la mähäräștri littéraire de Hala et s'est répandu de là en apabhramsa et parfois même dans les autres prakrits littéraires: Pischel cite quelques exemples tirés de la sauraseni des drames tardifs (1), C'était un suffixe très utile, surtout quand les dérivés des noms de l'agent en -r s'étaient séparés du verbe à tel point que l'on ne s'en servait quasiment plus. Le suffixe -ira s'est fermement établi en apabhraméa grâce à l'influence de la mahārāștri littéraire, et s'est de plus en plus généralisé. Il n'était plus restreint à l'idée de l'habitude, il est plutôt devenu une espèce de participe présent (ou passé) de l'actif, et c'est ceci qui explique la traduction sanskrite ghurnayamāna (participe présent) dont se servent les commentaires pour rendre gholira et ghummira. Cet élargissement du sens devait amener le déclin du suffixe -ira. Ayant perdu son sens spécialisé -ira ne faisait que doubler le participe. Dans le Sanatkumara-caritam l'usage de ce suffixe est devenu si général, surtout avec des verbes à préverbe, qu'on est tenté de l'interpréter comme un procédé littéraire. Pour ne citer que les verbes précédés par pari: parikampira, parikilira, parigamira, paricintira, parituffira, paridhavira, parimillira, parivilasira figurent tous dans ce texte et sont presque inconnus ailleurs. Ce procédé littéraire a l'air artificiel, et l'on voit bien que le sufixe -ira était devenu trop vague pour rester expressif et vivant. Les mots ghummira et gholira laissent donc entrevoir deux tendances linguistiques: un groupe de mots qui ne s'est pas beaucoup étendu peut rester bien vivant et garder son unité (ef. hindi moderne: ghumna, dümnă, lumna), mais un suffixe devenu trop commun est tombé en désuétude (-ira). NOTES T. BURROW, BSOAS, XII, p. 378. Cr. M. MAYRHOFER, Kurzgefasstes etymologisches Wörterbuch des Altindischen, s. v. gharn, qui cite aussi les opinions contraires de Scheftelowitz, KZ, 53, p. 260 et de F. R. J. Kuiper. Vararuci, VIII, 6; Hemacandra, IV, 117; Ramasarman Tarkavägida, VIII, 2: Markandeya, VII, 9 et IX, 119. Le seul Kramadiévara ne cite que ghopai. Chulai et ghammai figurent aussi dans la Definamamala. Chun- se trouve aussi cher Vararuci, VIII, 6, à côté de ghol -126 CHUMMIRA, CHOLIRA AGITÉ, BRANLANT. 75 Hammati marcher ne se trouve que chez les grammairiens et est attribué par Patanjali au pays de Suristra Le doublet dramati (e classe) est peu usité. Il est évident, d'après le témoignage des textes, que summai ne vient pas de sap (malgré Pisci, Grammatik der Prakritsprachen, Strasbourg, 1900, 261). H. Jacont, Uber unregelmässige Passiva im Prikrit, in KZ, 28, 1887. F. JOHANSSON, Uber analoge Neubilding der Verbalflexion im sind, und balt slaviechen, in KZ, 32, p. 449 et saiv R. PiscuEL, op. cit. Cf. au contraire l'importance de l'analogie dans l'extension énorme des verbes en -l- et -kl- en moyen indo-aryen tardif (e) L'influence du passif régulier nisammai être entendu peut avoir été pour quelque chose dans le développement du passif summai être entendu » ru entendre tendait à se confondre au passif avec snap dormir: ef. suni, aurai sapiti. khammai est actif chez les grammairiens Ramadarman Tarkavägisa, VIII, 16 et Märkandeya, VII, 145. (1)jimai manger est d'origine kolarienne (ef. T. Bennow, TPS, 1946). Le doublet jimmal se trouve parfois dans les textes tardifs. Ce manque de certitude quant à la consonne n'a rien de surprenant dans un mot emprunté. C'est la forme à consonne simple qui est presque de règle et qui a survécu dans les langues modernes (hindi jernd, etc.). Le verbe sanskrit tim être immobile, être mouillé est apparenté à tam faiblir aussi bien qu'à stim->prakrit thimmai être immobile, être mouillé, Ces deux verbes tim- et stim ne sont connus en sanskrit qu'au participe passé, limita et stimita, bien que les grammairiens citent parfois le présent timyati, stimyati (4 classe, sous l'in fluence de tam-?). Il faut probablement expliquer les mots prakrits timmai et thimmai par l'influence du mot apparenté tammai faiblir tam et des autres verbes de la 4 classe, semblables par le sens, kilammai, sammai. A. WEBER, ZDMG, 28, 352. T. BURROW, The Language of the Kharoshiki Documents from Chinese Turkestan, Cambridge, 1937, p. 98 et 99. J. WACKERNAGKL, Altindische Grammatik, 11, 2, p. 361. 1) Cf. L. Nerr-DoLc, Les Grammairiens prakrits, Paris, 1988, R. PISCHEL, op. cit., 596. - 127

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