Book Title: Collected Articles Of LA Schwarzschild On Indo Aryan 1953 1979
Author(s): Royce Wiles
Publisher: Australian National University

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Page 39
________________ 242 ANNÉE 1957 Les dérivés des adverbes temporels du sanskrit se présentent en moyen indien sous la forme suivante : SURASENT SANSKRIT tada yela kada idantu AMG, M. JAINA te, tay jad, ju Lada, Laya igi tea jada kada MAHARASTAI aly, teily) jmy, jaily Tay, y) ehi 58 APABRAMS tai, taiyahum jai, jaiyahu kaiyah rekin, eltie Le vocalisme des variantes y, etc., de la mahārāṣṭri (dont il y a même quelques exemples isolés dans les dialectes jainas) est assez surprenant. Ces variantes sont très fréquentes dans les textes quelque peu populaires, dans la poésie narrative (e. g. Lalaraikaha) et dans la mähäräṣṭri des gatha lyriques, aussi sont-elles bien connues des grammairiens prakrits. Vararuci, qui décrit surtout la langue des gäthä lyriques dans la partie ancienne et authentique de son œuvre, comme l'a montré M Nitti-Dolei, dit dans sa règle Prakrtaprakasa. VI.8: ahe ia kale. Il permet done tai, jota et krii comme adverbes de temps. Cette règle a été retenue par les grammairiens plus tardifs, e. g. Hemacandra (III. 65 de sa grammaire prakrite, Siddhahemacandram, adhyaya VIII) dit: ier dahe dala ia kale. Il est done d'accord avec Vararuci. Les adverbes de temps taily), etc., ne s'expliquent pas trop bien par les règles phonétiques: tada, taly), etc., représentent l'évolution régulière de tada, etc., en mähäräștri aussi bien que dans les autres dialectes du moyen indien. Pourtant les mots taily), etc., ne sont pas isolés quant à leur vocalisme. Il y a d'autres adverbes de temps qui n'ont rien à faire avec le système pronominal proprement dit, et qui se terminent par da en sanskrit: ekada une fois, sarrada «tonjours, anyada une autre fois et sada toujours. Rien à tirer des trois premiers: ces mots se présentent toujours sous la forme ero(y), sarvalyja, analy), en mähäräştri, comme dans les autres dialectes du moyen indien (Sauraseni, rada, etc.). Mais sanskrit sada n "toujours", est très semblable à tada, etc., quant à son évolution phonétique: on trouve sada en ardha-magadhi, dans la maharastri jaina, dans la sauraseni des drames et la sauraseni jaina (e. g. dans le Malacara), mais 243 QUELQUES ADVERBES PRONOMINAUX DU MOYEN INDIEN dans la māhārāștri, on trouve surtout sai(n). Cette ressemblance entre sada et tada, etc., n'a pas échappé aux grammairiens, qui ont formulé une règle curieuse à ce sujet: It sadadisu (VARARUCI, Prakṛtaprakasa I. 11) dans les mots sada, etc., -i peut remplacer -a. Il cite sai ou saa, tai ou taa, jai ou jaa, pour sanskrit sada, tada, yada. Pourtant la ressemblance entre les dérivés de sada, toujours et les adverbes de temps du groupe tada, etc., est loin d'être si complète. Sai toujours est très fréquent en mahārāṣṭrī, mais en apabhramsa on se sert presque exclusivement de saga a toujours». Tai, jai et kaï alors, quand» et «quand? au contraire appartiennent surtout à l'apabhramsa plutôt qu'à la mähäräştri. Du reste, un mot saily)a toujours qui correspondrait à tai(y)a, etc., n'existe pas, semble-t-il. Comment expliquer tout cela? On a soutenu plusieurs hypothèses : t 1 L. Alsdorf (2) suggère que les mots apabhramsa tai et kai tada, kada, alors, quand? ont subi l'influence de yada quand, devenu jai par confusion avec jai sin <yadi. La syntaxe rend très probable cette explication : le sens conditionnel et le sens temporel étant si étroitement apparentés, on a bien pu dire jai quand parce qu'on disait jai sir. Après tout il y a des langues y compris l'allemand qui n'ont qu'un mot pour remplir les fonctions de quand et de si. Mais cela n'explique pas pourquoi a) sai et b) taily), jaily)a, kailyja, alors, quand", quand?» paraissent dans les textes longtemps avant jai «quand, tai alors et kai quand?". Taily)a, etc., en mähäräştri restent donc sans explication. M. C. Modi croit que c'est kada'pi ou kada ca parfois», «à quelque temps que ce soit qui a donné kaily) «quands. On ne voit pas trop bien comment, si ce n'est par la métathèse d'ailleurs sans appui en moyen indien du mot prakrit bien connu kayai « parfois »> (qui vient de kada cit parfois, et peut-être de kada pi à quelque temps que ce soit, mais non de kada ca). M. C. Modi ne dit rien du côté sémantique de son étymologie. L'évolution du sens: parfois, à quelque temps que ce soit quand?» n'est pas évidente, et ces considérations achèvent de discréditer la théorie de M. Modi. 3 R. Pischel croit que taily)a, jaily)a et kaily) alors », « quand et quand ? viennent de "tayada, "yayada, "kayada (même sens) par 59

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