Book Title: Collected Articles Of LA Schwarzschild On Indo Aryan 1953 1979
Author(s): Royce Wiles
Publisher: Australian National University

Previous | Next

Page 70
________________ 68 ANNÉE 1962 et de même clyate> cimmai. L'influence des noms abstraits janman et hanman qui devaient donner en prakrit jamma et "hamma a été pour quelque chose dans la formation de hammai et de jammai. Mais l'importance de l'analogie dans le développement des thèmes verbaux et du système verbal tout entier en moyen indo-aryen est plus considérable que ne le supposait Pischel), Les théories de Jacobi ne cessent de convaincre après plus de soixante-dix ans : le verbe gam- aller avait de la ressemblance avec han- tuer et khan- creuser » (par exemple à l'absolutif gantina: hantuna, khantina, et au gérondif gantara: hantavra, khantarva) et l'on a done créé un nouveau passif hammai, khammai à l'imitation de gammai. Ce sont les thèmes nouveaux du passif hammai et khammai qui ont à leur tour entraîné cimmai (ci-) et summai (Viru-), à cause de la ressemblance des formes du présent actif: hanai, khanai correspondaient à cinai et sunai (10). Le développement régulier des formes sanskrites du passif de ci- et de śru- aurait donné lieu à des confusions (11), c'était donc là un terrain tout particulièrement favorable au jeu de l'analogie. Dans tous ces verbes -mm- semble avoir joué le rôle d'un morphème du passif, comme d'autres consonnes géminées dont l'usage s'est étendu en prakrit grâce à l'analogie, ef. -pp-, -- Toutefois jammai, présent du verbe jan- naltre en prakrit n'appartenait pas au passif proprement dit, c'était plutôt une forme de l'atmanepada comme jayate il naft en sanskrit, et il ne se laissait done pas distinguer des verbes de la quatrième classe en -my--mm- qui étaient presque tous des verbes intransitifs. Hammai de han- tuer figure parfois comme présent de l'actif aussi bien que du passif (cf. chez Vararuci VIII, 45 et Hemacandra, Kumarapalacarita VII, 79). Cet emploi est dû probablement à l'influence du nom "hamma meurtre auquel il semblait se rattacher comme verbe dénominatif. Il ne nous reste done que gammai, rammai, dhammai, nisammai (de nisamay-entendre) et khammai (13), cimmai et summai où-mm- fit fonction de mor phème du passif. A côté des thèmes verbaux en -mm- du passif et de l'actif qu'on a cités jusqu'ici, et qui sont tous hérités du sanskrit il y en a d'autres dont l'origine n'est pas certaine.. Il s'agit de nissammai a être fatigué » (mähärästi): nisammai se reposer (māhārāṣtrī); pasammai être tranquille (mähäräṣtri): timmai être mouillé (māhārāṣtri); -120 GHUMMIRA, GHOLIRA AGITÉ, BRANLANT. 69 thimmai (doublet de timmai en apabhramsa selon la grammaire de Märkandeya); jimmai manger (chez Hemacandra, IV, 230); dummai se désespérer» (mähäräştri et apabhrama); * ghummai s'agiter, branler (ardha-magadhi, māhārāştri et apabhrasa); K khummai plier (?), (ardha-magadhi, et chez les grammairiens Ramasarman et Märkandeya); cummai embrasser (Ramasarman); pummai regarder » (Märkandeya). Les trois premiers verbes de cette liste ne devraient pas y figurer, mais c'est Johansson qui a groupé nisammai et pasammai avec dummai et ghummai, et il a tout expliqué par l'analogie. Il suppose que les participes passés du sanskrit nişanna de ni+sad-a s'asseoir, s'abaisser », et prasanna de pra + sad- auraient abouti en prakrit à un nouveau présent nisannai, pasannai (qui d'ailleurs ne se trouve nulle part, ni dans les textes littéraires ni chez les grammairiens) et qui à son tour aurait abouti à de nouvelles formes du présent nisammai et pasammai sous l'influence de "hannai, doublet (introuvable) de hammai, passif analogique de han- tuer ». Il n'y a aucune indication dans l'usage qu'on fait en prakrit de nisammai et de pasammai qu'il s'agisse d'un passif, et la vérité est beaucoup plus simple que ne le croyait Johansson. Nisammai et pasammai sont plutôt des dérivés réguliers des verbes de la quatrième classe ni+lam-a se reposer », et pra+Sam-être tranquille » comme l'ont toujours cru les commentateurs. En mähäräştri on trouve aussi un présent nissammai, parfois nisammas, tiré de ni + Sram-être fatigué qu'on ne saurait rattacher à ni+sad- non plus. Il y en a des exemples assez clairs en mähäräştri, ef. Lilavaikahä, 1082: pamhantara-parigholira-nayana-nisammanta-vayanaimles visages se fatiguaient à cause des yeux qu'on voyait rouler entre les cils ». Ici l'interprétation par ni sanna de ni+sad- ne saurait donner une signification sensée et le commentateur jaina a donné le mot tämyade se fatiguant comme traduction sanskrite. Les grammairiens évidemment étaient du même avis: ni(s) sammai, nisammai et pasammai ne figurent pas dans leur Dhätvädeša et ils les considéraient donc comme des dérivés réguliers des verbes sanskrits ni+ram-, ni+sam et pra+ sam-, qui n'avaient rien à faire avec nisanna et pasanna (1) Les théories de K. F. Johansson, qui a tout expliqué par l'analogie, ont fait tomber en discrédit les résultats fermement acquis par H. Jacobi, -121

Loading...

Page Navigation
1 ... 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 100 101 102 103 104 105 106 107 108 109 110 111 112 113 114 115 116 117 118 119 120 121 122 123 124