Book Title: Collected Articles Of LA Schwarzschild On Indo Aryan 1953 1979 Author(s): Royce Wiles Publisher: Australian National UniversityPage 69
________________ 66 ANNÉE 1962 ghumm- qui ne saurait être un dérivé régulier de ghurn. Les grammai riens prakrits, de Vararuci jusqu'à Ramasarman Tarkavägisa citent toujours (a gholai et parfois ghummai comme dhätvädeśa ou remplaçant du verbe sanskrit ghürg: ils reconnaissaient done très bien que ni gholai ni ghummai n'étaient des dérivés réguliers de ghumSelon les règles phonétiques ghürg- aurait dû devenir ghupp, ou ghunnen prakrit. Ce mot se trouve en effet dans nos textes, mais très rarement; il y en a un seul exemple dans le canon jaina (ghunnantā, Panhāvā. garapam I), et des exemples très peu nombreux dans des textes du moyen indo-aryen la tardif (Desinämamälä, Präkṛtapaingala). Le mot ghunndérivé régulier de ghuro, a été remplacé complètement par ghumm en mähäräştri et en apabhramsa. Ghumm- s'agiter, branler » existe déjà dans les textes canoniques des Jaina: on se sert du participe passé ghummiya dans la description d'un naufrage, Nayadhammakahdo IX: gurujanadipphävarähä sujanakulakannaya ghummamaņi viva, (le navire) agité comme une jeune fille de bonne famille qui s'est rendue coupable devant les yeux de ses parents. Si le mot ghumm- qui paraît de si bonne heure en prakrit n'est pas un dérivé du sanskrit épique et classique ghurn-, il semble tout de même appartenir à la même famille étymologique, mais son origine immédiate reste obscure et il faut l'examiner à la lumière des autres verbes en -mm- du moyen indo-aryen. -mm- comme finale d'un thème verbal est inconnu du sanskrit (4) mais assez commun en prakrit. Souvent cet -mm- du prakrit n'est que le résultat des changements phonétiques réguliers, et surtout de l'assimilation -my--mm -my- figurait dans le thème du présent de quelques verbes sanskrits qui appartenaient à la quatrième classe. On pourrait citer à titre d'exemple: klamyati s'épuiser, être fatigué qui donne en mähäräştri kilammai (Lilavatkaha). * tamyati s'épuiser, faiblir qui devient tammai en mähäräştri (par exemple chez Hala). damyati dompter (ses passions), d'où dammai en mahārāṣṭrī (Uvaesamālā). śramyati) se fatiguer, pratiquer l'ascétisme qui donne sammai en ardha-magadhi (Uttaradhyayanasütra 1. 37). Ce dernier verbe ne se laissait plus distinguer en moyen indo-aryen de sammai tiré de samyati <rester tranquille, cesser. D'autre part les racines bhram- et kşam-se conjuguaient en sanskrit selon la première ou selon la quatrième classe : on trouve donc bhramati aussi bien que bhramyati errer, aller çà et là », -118 GHUMMIRA, CHOLIRA AGITÉ, BRANLANT. 67 et kyamate à côté de kşamyate pardonner, souffrir. Ce double usage a laissé des traces en prakrit où l'on se sert de bhamai et de bhammai, de khamai et de khammai. Le verbe intensif cankramate, cankramyate se développe d'une façon toute semblable, d'où cankamai, cankammai en prakrit. Même dans les dérivés de klam- etc., on trouve parfois des formes à -m-simple surtout dans les parties du verbe où-my- ne figurait pas en sanskrit et où la consonne simple s'accordait avec les règles phonétiques : par exemple damiana absolutif de damai. Mais en mähäräştri c'est la forme du présent où-mm- était de règle qui s'est établie fermement dans ces verbes par analogie avec le présent, temps le plus usité. Il y avait done en moyen indo-aryen un groupe de quatre verbes hérités du sanskrit, à signification très semblable, et dont le thème finissait par un -m-géminé: ce groupe comprenait kilammai s'épuiser, être fatigué, tammai s'épuiser, faiblir, dammai dompter (ses passions), sammaise fatiguer, cesser ». Trois autres verbes hérités du sanskrit, bhammai et cankammai errer et khammai souffrir étaient souvent associés à ce groupe. Une consonne géminée -mm- tirée de -my- paraît aussi au présent du passif de quelques verbes en -m- final en sanskrit. On trouve donc en mähäräştri gammai < gamyate, rammai ramyate à côté de gamijjai, gamiai gamyate et de ramijjai ramyate, et dhammai < dhamyate, nisammai nilamyate entendre (ef. Vararuci VIII, 58). Mais il y a d'autres cas où un-m- géminé figure au passif en moyen indo-aryen sans se laisser justifier par les règles phonétiques. Il s'agit de : summai (en mähäräştri jaina, mähäräştri et apabhrama)-śrüyate() sentendre ; cimmai (ne se trouve que chez les grammairiens)= ciyate recueillir »; hammai (ardha-magadhi, mähäräştri jaina) hanyate tuer»; khammai (mähärästri) khanyate ou khayate creuser »; jammai (mähärästi)=jayate, (ätmanepada) naître ». a On a beaucoup discuté sur l'origine de ces formes du passif. H. Jacobi (7) suivi par K. F. Johansson (s, a cru à l'influence analogique du verbe gam- aller, tandis que Pischel était convaincu que les passifs en -mmétaient dus plutôt à des formations dénominatives (basées sur janman naissance, hanman meurtre »), ou bien à toute une série de changements phonétiques dont plusieurs (-->-m-;-m->-mm-) étaient peu communs à cette époque: rüyate> "suvai sumai summai, 5. - 119Page Navigation
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