Book Title: Collected Articles Of LA Schwarzschild On Indo Aryan 1953 1979 Author(s): Royce Wiles Publisher: Australian National UniversityPage 43
________________ 2501 ANNÉE 1957 d'autres expressions pour exprimer le temps: on se sert largement des dérivés de tarat, d'abord adverbe de durée temporelle. Parfois ce sont les adverbes de manière qui ont pris une nuance temporelle: c'est ainsi qu'on peut rendre compte du marathe erham apabhram a emrahimerahim (-him vient de takim, comme dans le cas de taiyaki. vide supra). Ce mot apabhramsa paralt déjà chez Svayambhudeva au sens de maintenant. Même là où les adverbes de manière n'ont pas survécu tels quels comme adverbes de temps, ils ont exercé une influence profonde sur le développement des adverbes de temps dérivés de tarat, etc. C'est ainsi qu'on explique couramment (2) le phonétisme difficile de tab, etc., de l'hindi moderne, et des adverbes en be du bengali moderne. Ces réfections-elles ont toutes pour base les thèmes pronominaux ont resserré les liens qui unissaient le système pronominal: il y reste des débris du système mahārāṣṭri et apabhramsa (e. g. bengali jai), témoins de la continuité de l'évolution indo-aryenne. Mais c'est le système même des dérivés pronominaux, refait et perfectionné en néo-aryen, qui est le témoin le plus fidèle de cette continuité. Note aur taval. On rencontre assez souvent dans les études sur le moyen indien et surtout dans les glossaires des textes une théorie selon laquelle les t mols larat, yarat, adverbes de durée temporelle en sanskrit, auraient donné deux séries de dérivés dans les dialectes prakrits: 1" en posi tion accentuée ces mots seraient restés comme jara, tara, mais a en position inaccentuée ils seraient devenus ja, tä. C'est Vararuci qui semble avoir été le promoteur de cette théorie (Prakrtaprakasa IV.5): Faradadigu vasya il peut y avoir élision de ea dans les mots yarat, etc. Pischel op. cit., $ 425 a déjà vu qu'on avait fait fausse route en acceptant sans hésitation une telle hypothèse, et pourtant l'erreur persiste. Pischel propose de nouveau une étymologie védique: ta et ja seraient des dérivés de tit ainsi et de yat pendant que, d'autant que (cf. aussi l'adverbe sanskrit af alors»). Bien que tat el yat ne se présentent plus tels quels en sanskrit, ils étaient à la base de nombreux mots composés, et on avait encore le sentiment que c'étaient des ablatifs de pronoms (ya- et ta-). En prakrit on a créé de nouveau des -66 QUELQUES ADVERBES PRONOMINAUX DU MOYEN INDIEN 251 adverbes ja, ta, qui correspondaient aux ablatifs prakrits du type putta, nom. sg. pulla. Ja et ta comme adverbes de l'ablatif ont presque toujours une signification consécutive: le sens ne correspond pas à celui des adverbes védiques que cite Pischel, sens figé qui n'a pu vivre en sanskrit et moins encore en prakrit, et il ne correspond pas non plus au sens des adverbes yasat et tárat. Ta se présente très souvent au commencement d'un discours dans les drames e.g. Mälarikäguimitra III: ta java pamada-vaya-paliane... ayyezami, je vais donc suivre la gardienne du jardin... Dans ces cas-là, ta est souvent suivi de jára, qui donne le sens temporel, et les « chäyäs» rendent tä par l'ablatif sanskrit tasmát. Même là où ja et tá se présentent seuls, toute nuance temporelle qu'on pourrait y sentir est celle d'un ablatif et non d'un adverbe de durée: ta peut donc signifier après cela ». Il ressort du témoignage des textes moyen-indiens que ta et ja ne sont pas des dérivés de yarat, täcat, adverbes de durée, ni strictement des adverbes védiques yat et tät. Ils représentent plutôt des formations nouvelles qui ont pour base une forme prakritique de l'ablatif pronominal tát, yát (au lieu du sanskrit tasmat, yasmat) d'après l'analogie de la déclinaison des noms masculins en -a. NOTES 03 L. Nem-Duca, Les Grammairiens prakrite, Paris, 1938. L. ALSDORF, Haritaminpuriya, Hamburg, 1934. Glossaire, s. v. tai. B. K. THAKORE, M. D. Desai and M. C. Moss, Gurjareninirali, Gaekwad's Orien tal Series, No. CXVIII, Baroda, 1956. Glossaire, s. v. kaiya. La métathèse n'a joué un rôle que dans l'évolution de mots très différents de kaiya, cela ressort de toutes les études sur la métathèse, depuis J. BRANES, Comparative Grammar of the Arian Languages, 1, Londres, 1875, p. 376, jusqu'à P. THIEME Merkwürdige indische Worten, in KZ, 67, 194s, p. 185. Cf. aussi le témoignage de J. Bioc qui dit En dehors de l'aspiration et des continues, la métathèse semble tout à fait rares (L'Indo-argen, p. 167.) R. Pisca, Grammatik der Prakritsprachen, Strasbourg, 1900, $ 113 et 191 Le problème du changement de semi-voyelle + voyelle en voyelle simple, dit samprasiraga, va être étudié en détail dans un article de M. N. K. Norman de Cambridge, qui bien voulu me communiquer quelques-unes de ses idées. of JRAS, 1956, p. 183. 00 H. Jacoat, Bharinaattakaha des Dhanapala, Munich, 1918. L'article de M. N. S. Ghoshal, la dernière en date des études nombreuses sur ce problème ne m'a pas encore été accessible. M. N. S. GuosuAL, Apabhrama and 17. -67Page Navigation
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