Book Title: Collected Articles Of LA Schwarzschild On Indo Aryan 1953 1979 Author(s): Royce Wiles Publisher: Australian National UniversityPage 40
________________ 244 ANNEE 1957 voie de "tayida, "yayida et "kayida. Les adverbes védiques kaya comment et ayd ainsi auraient servi de modèle à cette formation. Tayada tayida et ses congénères seraient done semblables aux adjectifs pronominaux de qualité pour lesquels Pischel propose une base kaya+dri, etc. Il faut retenir un fait important de l'explication de Pischel: il distingue nettement entre le cas de sai sada toujours et celui du groupe de mots taily) alors, etc. L'évolution sai<sada en mähäräştri est possible par des voies phonétiques: selon Pischel sada saya est d'abord devenu saya, par l'abrègement de l'a final comme il arrive souvent chez les adverbes en -a inaccentué, surtout en mähäräştri. Quant à l'évolution "saya> sai, Pischel croit que c'est là un changement sporadique d'a post-tonique en -i. Les preuves qu'un tel changement ait vraiment eu lieu manquent en moyen indien. On pourrait à la rigueur y voir un exemple de samprasarana 10, mais c'est plus probablement une simple assimilation: yd> áe, lequel s'est alors différencié en di, trait caractéristique de la mähäräştri qui se retrouve surtout dans la déclinaison des noms féminins en -d: mähäräṣṭri malaimalaya<malayah (abl. gén. sg.). Cette tendance phonétique a été appuyée par le fait qu'un grand nombre d'adverbes se terminent par en prakrit: e. g. urari(w), pabhii(m), bahi(w), pure(). Il faut donc admettre avec Pischel que sai sada e toujours a une explication différente de celle du groupe d'adverbes taily) alors, etc. Mais l'hypothèse proposée pour ces derniers est loin d'être convaincante. Voici quelques faits qui la rendent douteuse : a) On sait depuis l'étude de Jacobi sur la Bharisattakaha que la mähäräştri partage souvent des traits qui caractérisent l'étape ultérieure du moyen indien, l'apabhramsa. Bien qu'il y ait des survivances vieil-indo-aryennes dans les régions où s'est formé l'apabhramsa littéraire survivances qui n'existent pas dans les dialectes prakrits les traits apabhramia par excellence sont pour la plupart des innovations. Il semble bien que le groupe de mots taily), etc., soit un de ces traits. 6) Pischel se sert du védique aya, kaya pour expliquer le vocalisme ai de mähäräştri teily). etc., aussi bien que l'e simple de mähäräṣṭri -60 QUELQUES ADVERBES PRONOMINAUX DU MOYEN INDIEN 245 kerisa e de quel aspects, et d'erisa n de tel aspect. Mais pourquoi ne trouve-t-on pas kairisa à côté de kerisa et kely)a à côté de kailyja? e) On a déjà soulevé des doutes quant à plusieurs autres étymologies proposées par Pischel, qui ont pour base le védique kaya ou aya S. K. Chatterji 1 a montré il y a longtemps que l'adjectif de quantité ettiya ne vient pas d'ayatya, et Wackernagel (1) lui donne raison. L'on serait done tenté de proposer une autre explication que celle de Pischel pour les dérivés pronominaux qui commencent par e-, ke- et de considérer s'il reste en moyen indien la moindre trace des mots védiques kaya et aya. Les pronoms du sanskrit avaient tous plusieurs cas en e+désinence, tels que le génitif pluriel du masculin, esam, teṣām, eleşām, yesam, kepam. Quelques-unes de ces formes ont survécu en moyen indien : l'ardha-magadhi et la plupart des dialectes littéraires plus tardifs emploient esu, tesu, chim, etc. La présence d'un e n'était donc pas sans appui dans le système pronominal du moyen indien. Mais chez un de ces pronoms un e faisait partie du thème pronominal même, il parut donc à tous les cas. Ce pronom était etad, devenu e(y)am, nom. sg. masc. eso, fém. ead, acc. sg. ely)am, fém. ely)am, instrumental masc. eena, eina, etc., en mähäräṣṭri jaina. Ce pronom démonstratif de l'objet éloigné avait une forte tendance à se confondre en moyen indien avec les dérivés du pronom démonstratif de l'objet rapproché, sanskrit ayam, idam, iyam. On trouve par exemple dans les inscriptions du roi Asoka à Kalsi et à Jaugada eyam, qui représente probablement une confusion entre iyam et etad (3); pour les formes du locatif iammi, aammi il y a désaccord entre les grammairiens prakrits et Pischel s'il faut les classer comme dérivés d'etad ou d'ayam. Les dialectes prakrits ont réagi contre tant de confusion. On a favorisé parfois un thème à redoublement consonantique pour etad, d'où etto (s) (abl. sg. mase.), etc., mais l'ancienne déclinaison à thème ely), nom. sg. eso est restée tout de même. C'est plutôt le pronom ayam, idam, iyam qui a dú céder dans la confusion homonymique; on a généralisé le thème ima- en moyen indien (14): le thème ima- a pénétré dans tous les cas en prakrit et en pali, à l'exception du nominatif singulier du masculin en pali. Le thème a- de ce pronom avait presque disparu (15) en pra -61Page Navigation
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