Book Title: Dexus Notes De Moyen Indo Aryen
Author(s): Colette Caillat
Publisher: Colette Caillat

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Page 10
________________ 106 Colette CAILLAT sighani yanani ca yojayantu, "qu'on frappe (/ fasse retentir) les tambours et les conques, qu'on attelle les chars rapides". Le commentaire littéral glose ahaññarum par ahaññantu (22'; v.l. ahanantu (sic)]. On observera que -samkhe (acc. pl.) est la leçon de tous les manuscrits, aux yeux desquels, donc, le verbe n'est assurément pas à la voix passive. S'il y avait eu le moindre doute, la substitution à l'acc. pl. samkhe d'un nom. samkha était des plus faciles. Au reste, on aura remarqué la v.l. birmane signalée par Fausböll (Ee p. 395 n. 7): au lieu de ahaññarum [---], ouverture métriquement parfaite, un manuscrit birman écrit ahaññantu, qui porte la marque usuelle d'impératif 3. pl. -ntu (voix "active"). Cet ahaññantu est métriquement incorrect. Il est, d'une part, identique à la glose littérale que la tradition singhalaise donne de ahaññarum (22'), et, d'autre part, est à son tour, glosé par ahanantu", c'est-à-dire précisément par l'impératif actif usuel. Pour la tradition pa., donc, ahaññarum est indubitablement un doublet de l'impératif actif commun48. L'indicatif correspondant, (-)haññati repose sur un thème hañña-, en tous points comparable à celui de mañña(-ti). Les emplois qui viennent d'être examinés permettent de conclure à l'existence ancienne d'un thème de présent hañña-, susceptible de fonctionner comme transitif ou absolument. Quant au point de départ de cette forme, il est difficile d'en décider. Il se peut, vu l'extension de la "quatrième classe" (Pischel § 487) que hañña- (*han-ya-) résulte directement de l'élargissement par -ya- de la racine HAN, sans modification sémantique; peut-être, cependant, l'élargissement a-t-il, ici, été d'abord une marque d'intransitivité, avant de perdre, dans ce thème de présent, toute valeur distinctive. Conservées comme par miracle, les formes du thème hañña- examinées ci-dessus sont d'une authenticité assurée. Elles sont probablement plus anciennes que les formes comparables enregistrées par la Saddanīti, vajjati, dajjati ... (833.7-8; 388.22ss.; 370.9). Celui-ci paralt fondé sur un intermédiaire, en l'occurrence l'optatif dajja (*dad-ya-)" L'existence de ce dernier n'a pas empêché la création et la survie de (-)dajje ("da-d-y-e), lequel combine deux marques d'optatif, celle des anciens athématiques (cf. sk. -ya-), celle 47. Voir Ee p. 395 n. 10. C'est aussi ahaññantu, glosé ahanantu qu'imprime l'éd. singhalaise SHB de 1935. - L'édition de Nalanda retient ahaññantu (!) dans la strophe du Ja; et cite la tradition siamoise ahaññare (p. 308 n. 8). De ces oscillations on peut conclure que le choix de la finale est libre: il est ici guidé par le rythme. On aura noté que les deux impératifs, ahaññarum, yojayantu se répondent en chiasme, non sans emphase (comparer, n. 39, un possible autre effet de style). 48. Comparer, supra, visiyarum / -antu, viddhamsantu. 49. Geiger § 143d; D. Andersen, A Pali Glossary, s.v. dadāti.

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