Book Title: La Vrai Brahmane Etre Inoffensif Mahane Avihannu Suyagada
Author(s): Colette Caillat
Publisher: Colette Caillat

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Page 2
________________ Colette Caillat religieux) dépourvu de la connaissance s'élimine s'il pratique le contrôle de soi" (jam dukkham puttham abohie / tam samjamao 'vacijjai, 1.2.3.1). Toutefois, le lecteur non prévenu voit plutôt, dans les soixante-quinze stances de ce chapitre, des invitations pressantes à ne pas frapper ou tuer (infra), à préférer à l'action le non agir qui, seul, permet de méditer, de mettre en pratique l'enseignement de Mahāvira, et d'atteindre ainsi la Perfection (siddhi), de devenir siddha'. Les remarques qui suivent, en hommage à un savant qu'ont intéressé tous les aspects de la civilisation indienne et de ses langues, proposent de montrer comment le dérivé a-vihannu, s'il a bien existé, trouve place dans ce champ de préoccupations "non-violentes": il est probable que, à l'origine du moins, il a signifié "in-offensif", et non "in-ébranlable, im-perturbable", comme on a très tôt, semble-t-il, été porté à comprendre. 1. Inlassablement prôné dans le Sūy, le pacifique idéal qui vient d'ētre évoqué s'exprime à maintes reprises dans cette deuxième leçon. On lit, par exemple, "dégagés (du mal), les héros (jaina), prêts (pour le bien), [...] ne font de violence aux êtres en aucune manière", viraya viră samuthiya... pāne na hananti savvaso, Süy 1.2.1.12, ou "il avance avec pour but précis la totale non-violence", a-vihimsăm eva Pavvae, Suy 1.2.1.14c, 5 Dans le premier uddesa, 22 vey(aliya), (JAS 89-110); dans le deuxième, 32, (JAS 111-142); dans le troisième, 21 (+1), (JAS 143-164). 6 Cf. arambhä viramejja su-vvae, "qui observe parfaitement les voeux renoncera aux entreprises (nocives)" (Suy 1.2.1.3d); veyaliya-maggam ägao ... /ceccä vittam ca ... ärambham ca su-samvude carejjasi, "celui qui en est venu au chemin de la destruction (du karman), ayant abandonné ses richesses..., ses entreprises (nocives). — tu dois pratiquer la parfaite maîtrise de soi" (ibid. 22). Selon T 37: arambha est săvadyanusthāna-rupa (cf. T 40). En fait, tout mouvement met en danger la vie des infiniment petits (cf. Süy 1.2.1.11b), en sorte que la moindre entreprise est meurtrière: ärambha est ainsi souvent associé à vihimsā, par exemple dans les édits d'Asoka (infra n. 20). Cf. evam mattä mahantaram dhammam inam ... baha jana / guruno chandánuvattaga virayā tinna mah'ogha-m-āhiyam, "ayant ainsi réfléchi à la supériorité de cette Loi, ... bien des gens, suivant la volonté du Maître, ont renoncé (aux entreprises nocives), ont traverse ce qu'on appelle le grand océan (du samsara)", Sãy 1.2.2.32. * Cf. Sūy 1.2.3.21, infra. 72

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