Book Title: La Vrai Brahmane Etre Inoffensif Mahane Avihannu Suyagada
Author(s): Colette Caillat
Publisher: Colette Caillat

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Page 6
________________ Colette Caillat mitreissen und wandelt in Gleichmut." Le commentaire et la traduction de BSS appellent plusieurs remarques. 1) Il est certain que, à haute époque, les racines HAN, HIMS et leurs dérivés sont communément précédés du préverbe vi-, comme on vient de voir dans le pāda a-vihimsām eva pavvae (Sūy 1.2.1.14c, supra).20 2) Selon BSS, la finale -u du participe supposerait des évolutions -u<-o pour -am, ou bien -us-ams-ant, et/ou, peut-être, l'influence de viu; mais BSS note le caractère aberrant, en amg., de l'évolution envisagée (BSS II p. 51). Devant cet écueil, K.R. Norman a proposé de dériver amg. -hannu de skr. (-)hatnu, "destructeur" 23) BSS ne dit rien du thème sur lequel se fonde le participe. En effet, de la paraphrase de Cu son analyse retient la première partie, hanyamānah (participe passif), mais s'intéresse peu au membre de phrase actif qui suit et fait toute l'originalité de la dernière interprétation (na hanyāt kam cit), "qu'il ne frappe personne." Il convient de se demander quelle en est la portée au moins implicite: si cette phrase est pertinente, force est de s'interroger sur le thème verbal dont dérive (vī-)hannu. Manifestement, comme le fait T, tous les traducteurs y voient un thème de passif. Mais, à la lumière de Cu, on est conduit à une autre hypothèse: vi-hannu, à l'origine en tout cas, pourrait n'avoir pas été porteur d'une valeur passive, mais avoir signifié "offensif". Deux possibilités s'offrent. Selon la première, l'adjectif est dérivé à l'aide du suffixe -yu-, qui, quoique. 20 Ainsi dans les édits d'Asoka, Rocher IV Girnar (A): prānārambho vihimsă ca bhūtānam; (C): anārambho prāņānam avihisā bhūtānam, comparer piliers 5 et 7. Jules Bloch observe que vihitsă est la forme usuelle en pali (et en sanskrit épique), Les inscriptions d'Asoka, Paris 1950, p. 97 et n. 2. 21 WZKS 36 (1992) p. 32, où, cependant, ne sont pas examinées les conséquences sémantiques de cette hypothèse. Sur le suffixe -tnú, formant un petit nombre de noms à valeur active, WackernagelDebrunner, Altindische Grammatik II 2, p. 696 sq. Debrunner cite, en effet, de HAN, les dérivés védiques ji-gha-tnú "zu verletzen bestrebt", ha-inú- "tödtlich", upa-hatnú "anfallend". Mais hatnú- est, semble-t-il, limité au RV, selon PW (s.v., 1x), qui, d'autre part, n'enregistre pas de vi-hatnu-; voir, pareillement, Grassmann, Wörterbuch zum Rig Veda. Le même article de K.R. Norman signale aussi amg. ghannu, formation évidemment parallèle à hannu, mais dérivé du thème gha-, concurrent de ha-. Cet adjectif (apparemment un hapar) est employé dans un autre "doyen" du canon, l'Uttarajjhāyā (18. 9d). Le poème met en scène le roi Sanjaya, qui, dans une partie de chasse, vise un cervidé, et manque de peu un ascète en méditation. Bouleversé, Sanjaya s'écrie: ...anayāro manahao / mae manda-punnenam rasa-giddheņa ghannuņa, "j'ai failli tuer un ascète sans logis, misérable, avide de jouissances, assassin que je suis!". La tradition jaina est hésitante (Cu: ghattunā ?), signale une variante ancienne ghantunā; le commentaire de Bhāvavijaya glose ghātukena hanana-filena, Jacobi traduit par "cruel" (SBE 45, p. 81).

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