Book Title: Le Gandavyuha Et La Loi De La Naissance Et De La Mort
Author(s): J W De Jong
Publisher: J W De Jong
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Page #1 -------------------------------------------------------------------------- ________________ Le Gandavyuha et La loi de la naissance et de la mort J. W. de Jong, Canberra Dans une publication recente M. Yoshiro Imaeda a traduit et etudie un texte tibetain de Touen-houang qui s'est largement inspire de la traduction tibetaine du Gandavyuha. Ce texte a du etre assez populaire Car M. Imaeda a reussi a identifier neuf manuscrits (Pelliot tibetain 218, 219, 220, 366-367, India Office 99, 151, 345, vol. 69, fol. 17). Le livre de M. Imueda contient des photocopies de tous les manuscrits mais ceux-ci ne sont pas transcrits a l'exception du texte du premier des trois chapitres. Il est a regretter que M. Imacda n'ait pas donne une edition du texte contenant toutes les variantes des manuscrits et les corrections des fautes des scribes. Une traduction d'un texte de Touen-houang qui ne s'accompagne pas d'une edition n'est que d'une valeur limitee pour le lecteur. Il ne suffit pas de publier des photographies car elles ne peuvent pas remplacer les manuscrits originaux. M. Imacda ecrit: <>. 1. Splendeur du roi des dieux 'Od-"bar-rgyal et de son pays. 2. Sa mort soudaine et le grand desarroi qui en resulte dans son entourage et en particulier pour son fils nomme Rin-Chen Joyau. 3. Apparition du 'Phrul-chen Dutara qui explique que la mort de 'Od'bar-rgyal est due a la loi de la naissance et de la mort. 4. Question de Rin-chen a Dutara que faire pour que son pere mort revienne a la vie et qu'il soit possible de le rencontrer, que faire pour qu'il soit en paix 1. Histoire du cycle de la naissance et de la mori. Etude d'un texte tibetain de Touch houang, Geneve Paris, Librairie Droz, 1981. 2. Huit manuscrits si l'on compte Pelliot tibetain 366 cl 367 comme un sc'munuscrit. Page #2 -------------------------------------------------------------------------- ________________ et heureux. II. Pelerinage de Rin-Chen a la recherche du remede a la loi de la naissance et de la mort: rencontres et entretiens dans diffe. rents lieux avec une serie de vingt-cinq maitres qui ne peuvent lui tournir de remede. III. Dans le pays de Magadha, rencontre de RinChen avec Sakyamuni qui, enfin, lui expose la loi de la naissance et de la mort el son remede. Un seul manuscrit contient un titre sanskrit: Rgya gar gyi skad du san gru dur mu de (1.0.345). M. Imueda remarque qu'il s'agit ici d'un titre fictif en sanskrit mais il n'essuye pas de l'expliquer. Le titre du manuscrit P. tib. 220 est: skye si 'khor ba'i chus kyi yi ge le'u que M. Imacda traduit par Chapitre du traite de la loi du cycle de la naissance et de la mort. Skye-si et 'khoroba s'emploient tous les deux pour rendre le sanskrit samisdira. Sari-gra-dar-me est evidemment une deformation de samsuradharma. Les kalyanamitra que Rin-chen ques. tionne sur les moyens de rencontrer son pere decede lui repondent: de ni skye zin'chi bali chos II skye si lo rgyus fin tu zab Il de'i chos ishul bieg mu 'tshal II. Ils lui conseillent d'aller questionner quelqu'un d'autre: X X la II skye si lo rgyus dri bar mdzod. Le texte parle donc de la loi (chos), de l'histoire (lo-rgyus) ou de la doctrine (chos-ishul) de la naissance et de la mort. Quand Sakyamuni a explique la loi de la naissance et de la mort, Rin-chen dit: skye si chos ni (MS na ?) mion bar mjul j'ai compris clairement la loi de la naissance et de la mort. M. Imaeda a lu mthon bar (p. 72) au lieu de m on bur mais la photographic ne montre pas la moindre trace ni d'un th ni d'un n. Le mot chos doit certainement faire partie du titre du texte. C'est pourquoi nous preferons comme titre du texte La loi de la naissance et de la mort (en abrege: Loi). Selon M. Imaeda chos kyi yi ge correspond a mdo, sanskrit satra, parce que l'expression chos kyi yi ge se rencontre dans le titre d'un texte tibetain traduit du chinois: Thard-pa chen-po phyog. Surgyas-pa'i chos-kyi yi-ge, et que la traduction tibetaine incorporee dans le Kanjur s'appelle 'Phags-pa thar-pa chen-po phyogs-surgyas-pa 'syod-Islans-kyis sdig-sbyans-le sans-rgyas su grub-par ram par bkod-pa ses-bya-ba thep-pa chen-po'i mdo. Ceci ne prouve nullement que chos-kyi yi.ge correspond a mdo, car les redacteurs du Kanjur sont sans doute responsables pour la forme actuelle du titre qui se termine en Ses-by-ba theg pa chen-po'i mdo comme de nombreux autres textes du Kanjur. Dans le manuscrit 1.0, 345 le titre est le suivant: skye si 'khor lo'i le'u bstan pa' ll tha bu rin chen lag cis dris pa'. M. Imueda traduit: Chapitre du cycle de la naissance et de la mort, expose a la demande du fils des dieux nomme Rin-chen. Cette traduction n'est pas possible. Nous avons ici deux titres: Exposition du chapitre du cycle de la naissance et de la mort. Enquete du fils des dieux Rin-chen, 'Khor-lo est probablement une erreur pour 'khor. ba'i. Comme le montre M. Imaeda le deuxieme chapitre est base sur le Gandavyuha. Dans ce dernier texte Sudhana s'adresse a un kalyana mitra apres l'autre pour se renseigner sur la pratique du bodhisattva. Dans la Loi Rin-chen demande a chaque kalyanamitra ce qu'il faut faire pour faire revenir son pere a la vie. Le nombre des kalyanumitru est reduit a vingt-cinq qui correspondent aux kalyanumitru du Gandavyuha de la maniere suivante: Loi 2-6, Gv (= Gandavyuha) 2-6; Loi 7. 24, Gy 8-25; Loi 25, Gy 27; Loi 26, Gv 7. Pour les details nous renvoyons au livre d'Imaeda. Le texte du Gandavyuha est long et diffus et l'auteur de la Loi a emprunte ici et la quelques phrases et expressions. M. Imaeda fait remarquer que la traduction du texte de la Loi est extremement difficile, sinon impossible, sans se referer au texte original du Gandavyuha-sutra et qu'il a toujours confronte les deux textes pour entreprendre la traduction (p. 40, note 52). Il s'est abstenu de donner en entier les passages du Gandavyuhusutra corres. pondant a ceux de la Loi (cf. p. 19). Pour controler la traduction de M. Imaeda le lecteur est donc oblige de consulter aussi bien la traduc. tion tibetaine du Gandavyuha (ed. de Pekin, no. 761, chapitre 45; vol. 26, Tokyo-Kyoto, 1957, pp. 117-321) que l'edition du texte sanskrit par Vaidya (Buddhist Sanskrit Texts, No.5, Darbhanga, 1960). Nous nous referons a ces deux editions car ce sont celles que M. Imac. da a consultees (cf. p. 19). M. Imaeda n'a pas juge necessaire d'expliquer les details doctrinaux de l'expose de chaque maitre. Il ecrit: Ce sont des extraits tellement abreges et morceles de l'original qu'ils ne presentent plus en eux-meme un interet essentiel>> (p.40, note 52). !! se peut que, du point de vue doctrinal, ces exposes n'offrent rien d'interessant mais, du point de vue philologique, c'est important de voir comment l'auteur de la Loi a adapte le texte de la traduction tibetaine du Ganduvyuha. Seule une comparaison detaillee permet d'arriver a comprendre le texte de la Loi. Comme l'indique M. Imaeda, la traduction tibetaine est mentionnee deja dans le catalogue du palais de Ldan-kar, cf. Marcelle Lalou, 'Les 3. Cf. pp. 28-29. Page #3 -------------------------------------------------------------------------- ________________ textes bouddhiques au temps du roi Khri-sron-Ide-bcan', JA, 1953, p. 320, no. 24: 'phags pa sdon po bkod pa'i mdo / 9.000 cl. / 30 bp. //. Le Buddhavatamsakasutra dont le Gandavyuha fait partie fut traduit au debut du neuvieme siecle par Jinamitra, Surendrabodhi et Ye-sessde. Que la traduction mentionnee dans le catalogue de Ldan-kar - n'etait pas identique a la traduction incorporee au Kanjur ressort deja de la difference des titres: Sdon-po bkod-pa et Sdon-pos brgyan-pa. Les traductions tibetaines ont ete soumises a plusieurs revisions avant d'etre incorporees dans le Kanjur. La premiere revision est celle qui a eu lieu au debut du neuvieme siecle (cf. Nils Simonsson, Indo-tibetische Studien, Uppsala, 1957, pp. 210-233). Les traducteurs du Gandavyuha ont participe a cette revision (cf. Simonsson, op. cit., p.241). Nous ne savons pas s'ils ont revise leur propre traduction ou si cette traduction a ete etablie selon les normes qu'ils avaient fixees euxmemes. Tout ce que nous pouvons constater c'est que la traduction que l'auteur de la Loi a utilisee a du avoir ete revisee avant d'etre incorporee dans le Kanjur. Les differences entre ces deux textes sont les plus marquees dans les noms propres, ceux des maitres de Sudhana et de Rin-Chen et ceux de leurs lieux de sejour, cf. les listes etablies par M. Imaeda, pp. 28-29. Dans quelques cas, l'equivalent qui se trouve dans le texte de la Loi correspond mieux a l'original sanskrit que celui qui est employe dans la traduction canonique. Dans le Gv l'asce te Bhismottaranirghosa ('Jig-mchog-dbyans) reside dans le pays Nalayu (Chu-bo gtsan-ma). Dans la Loi le nom du pays est donne par M. Imaeda comme Chu-bo gtsan-ba (cf. p. 46). Le manuscrit P.Tib. 219 a une fois chu-bab gtsan-ba (cf. planche 9, Recto, ligne 7) et une fois chu-ba gisan-ba (planche 9, Verso, ligne 4) alors que le manuscrit 1.0. 99 a tsu-bab gtsan-ma (planche 45, 1, ligne 3). Le scribe de ce dernier manuscrit avait d'abord ecrit tsu-ba et a ajoute plus tard un b pour changer ba en bab. La lecon originale a du etre chu-ba qui traduit sanskrit nala (cf. Mahavyutpatti no. 6222). Deja les scribes des manuscrits de la Loi n'ont plus compris le mot chu-ba qu'ils ont change en chu-bab qui probablement avait le meme sens que 'bab-chu 'fleuve'. Le nom du brahmane Rgyal-drod skye-mched (Imaeda, pp. 47-48) correspond mieux au sanskrit Jayosmayatana que Rgyal-po'i drod-kyi skye-mched que l'on trouve dans la version canonique. La vieille traduction n'avait pas toujours de meilleurs equivalents. Par exemple, la traduction de Vaira par Rnam-par snan-ba (Imaeda p. 62) est probablement basee sur une confusion de Vaira avec Vairocana. La traduc 10 tion canonique a Dpa', l'equivalent courant du sanskrit vira. Cela vaudrait la peine d'etudier en detail tous les noms propres dans le Gandavyuha en consultant aussi les equivalents chinois qui sont donnes par Jan Fontein dans son ouvrage The Pilgrimage of Sudhana ('sGravenhage, 1966), pp. 208-214. Le deuxieme chapitre consiste en vingt-cinq sections qui portent les numeros 2-26 dans la traduction de M. Imaeda. Chaque section est construite de la meme facon. Rin-chen arrive dans le pays du maitre, fait sa rencontre et demande a etre instruit par lui. Le maitre lui explique ses pouvoirs et connaissances. Ensuite Rin-chen l'interroge sur le remede contre la mort. Le maitre se declare incapable de l'aider et lui conseille d'aller consulter un autre maitre. Tout est raconte avec les memes formules. On ne trouve des variations que dans deux passages de chaque section: celui qui raconte la rencontre avec le maitre, et celui dans lequel le maitre se vante de ses pouvoirs et connaissances. Dans ces passages l'auteur de la Loi s'est inspire de la traduction tibetaine du Gv. C'est pourquoi une comparaison du texte de la Loi avec le Gandavyuha peut aider a mieux comprendre le texte de la Loi. Nous nous proposons d'examiner plusieurs passages qui ne sont pas bien compris par M. Imaeda. Nous nous referons surtout au texte sanskrit du Gv. mais en signalant des divergences de la version tibetaine. Dans (3) M. Imaeda traduit: <> (pp. 41-42). Le texte tibetain lit: rin-cen pad-mo gcig 'khruns-ste II sna-tshogs rgyan-tan rab-tu Idan II dban-po du-myes bzun-zin brian II. Le texte sanskrit mentionne plusieurs categories de Seigneurs [indra): nagendra, garudendra, kinnarendra, etc. (p. 52.68). Le lotus est donc soutenu par plusieurs Seigneurs. Dans la version tibetaine du Gv. bzun correspond au sanskrit samdharita (p.52.7). Plus loin M. Imaeda traduit: <> (p. 42). Le texte tibetain lit: de'i phyag-brkyan bdag-la byugs II chos-kyi rnam-'grans kun kyan dmyigs II byan-chub spyod-pa de bstan-pas II rnums-pur 'grol-pa'i gzuns kyan rned II. Le Gv. a: sa ca me tathagato daksinum panim prasarya sirasam parimarjya samantanetram nama dharmaparyayam (tib. p. 104a5: chos-kyi rnam-grans kun-nas mig ces bya-ba)..." 11 Page #4 -------------------------------------------------------------------------- ________________ bodhisattvacurydprabhdvanan ... prakasayari (p. 53.3-7). Le Tathagata enseigna l'exposition de la Loi (nommee) l'Eil universel (qui explique) la conduite du bodhisattva. Dans le texte de Touen-houang dmyigs est une faute du scribe pour myig. Le Gandavyuha ne fait pas mention de l'obtention de la dharuni de delivrance par Rin-chen. (4) M. Imacda traduit: j'ai trouve la porte sans obstacle qui mene a la delivrance du bodhisattva et je peux par consequent aller sans obstacle avec ce corps dans tous les pays du Buddha dans les dix direc. tions. Par la benediction de sans realite (drios-med, avastuka), je peux m'envoler dans le ciel, penetrer dans la terre et ne risque pas d'etre noye dans les rivieres>> (p. 43). Le texte tibetain lit: bda-gis nill byun.chub sems-pa'i ram-par thar // thogs.pa myed-pa'i sgo thob-stell pliyogs-bcu sur-rgyas zin kun-lu Il lus-kyis dgan-ba thogs.pa myed II drus-myed gnas.pa'i byin-bu rlabs-kyis Il bdag-gis nam-ka dbyin-la gro' // sa-la 'an bye'u-zul sten-lu byun Il chu-la 'gro-na 'byin-ba myed II j'ai obtenu la delivrance de bodhisattva (bodhisattvavimoka) (nom. mec) la Porte suns obstruction (asangamukha). Sans obstacle je remplis avec mon corps les pays du Buddha dans les dix directions. Par le pouvoir (adhisthanal (du pouvoir miraculeux) d'etre etabli dans le non-etre (abhaval je vais dans le ciel et je plonge dans la terre et j'en emerge /unmajananimajjanam kuromis et quand je marche sur l'eau, je ne m'y enfonce pas. Le texte sanskrit correspondant n'est pas correct, cf. p.56.21-22: nasti dasudigbuddhaksetresu asariraspharana. Tasu sangah, yad uta abhavapraristhitanabhisamskaravipratilambhena / asyaham kulaputra anabhisamskarikayarddher anubhavena ... Il faut probablement lire: nasti dasadigbuddhaksetrasvasariraspharanatasu sungah, yad uta abhavapraristhitanabhisamskararddhipratilambhena cf. tib. p. 108a6-8: phyogs-bculi sans-rgyas-kyi zin ran-gi lus-kyis rgyus-par gun-bar bya-bala thogs.pa med-do II de ni de-ltar dhos-po med-pa la gnas-sin mnon-par 'du-bya-ba med-pa'i rdzu-'phrul thobpa'i phiyir-te / rigs-kyi bu dros-po med-pa la gnas-sin mnon-par 'dubya-bu med-pa'i rdzu-'phrul de'i-byin-gyis ... Le Gandavyuha explique que Supratisthita a obtenu d'abord le Bodhisattvavimoksa qui s'appelle Asangamukha. Par moyen de ce vimoksa il obtient la lumiere de connaissance qui s'appelle Asangakoti (asangakotir nama jnanalokah, p.56.151. Grace a cette lumiere de connaissance il n'y a plus lumiere ... Tous les etres qui la voient ou qu'elle touche, se russem. blent aupres de moi. Je leur montre l'ornement de la roue de l'Ecriture (yi-ge'i 'khor-lo'i rgyan) et je leur permets de la comprendre. En consequent ils sont tous amenes sans faute a la bodhi supreme (p.44). Dans une note il remarque qu'il ne comprend pas exactement ce que signifie l'expression <Page #5 -------------------------------------------------------------------------- ________________ les differents (Gv. nandyananayavyavasthand, p. 64.29-30). Des ema. nations de Buddha et leurs attitudes firyaputha/ variees, il les montra completement. Tout cela apparut sur le corps du chef des marchands. Plus loin, M. Imaeda traduit: <> (p. 46). Le texte tibetain lit: mthon-bzin ran-pa'an don-yod te ide-bzin kun-spyod don. dun-ldan ll: <>. (9) M. Imaeda traduit: <> (p.49). Le texte tibetain lit: de nas bu. mo byams-ma-yis // [lacune de cinq mots] bstan-pa' Il dmyigs.pa de. dag re-re la'an // chos-dbyins de-bzin gsegs-pa dag // thog.ne thugs. bskyed spyod pa dahil mhon-par sans-rgyas rnam-par 'phrul I chos.kyi 'khor-lo bskor pa dan // yons-su mye-nan 'das-pa'i rnams Il de-kun szugs-brian tshul-tu bstan ll dpe'-ru misho-cen gsal-ba la / gris-zla 14 Page #6 -------------------------------------------------------------------------- ________________ skurn'i gzugs-brian bii' ll de-dra'i yon-lan kun bstart-rus // 'diskud-gyis ni ishigs kyun smras // bu-mo byums-mu bdagis ni Il ses-rab sgo'i rgyun kuras il mam-par brgyan-pa 'di sesste Il chos-tshul 'di-la su spyod-pa' ll kun-nus bsgos-bui gzugs thobuste Il gzugs-kyi dkyil. 'khor de-rnamis tull chos-kyi ki yonis-sw 'du'll : vensuite la fille Byams-ma montra ... Sur chacune de ces bases Carambana. Cf. Gv. ekuikusmirid drumbanat, p. 97.31 il y avait des Tathagata de la sphere de la Loi qui avaient produit pour la premiere fois la pensee de l'Eveil suprathamucillorpadan), qui (pratiquaient) la conduite (Gv, sucurya pranidhinuvisayan, p. 96.30), qui (montraient) le miracle de l'Eveil supreme /sabhisambodhivikurvitan), qui tournaient la roue de la Loi sudhurmucakrupravartananet qui entraient dans le Nirvana complet [Gv. saparinirvanadursanan, p. 96.31]. Il les montre tous a la maniere de relles /pratibhasuyogena) comme les reflets du soleil (gris = ni), de la lune et des etoiles dans un lac limpide (cf. Gr. 97.1-2: radyathapi namu udukasurusi svucche ... gugunam cundradityam jyotirganupruri. munditun sanidrsyute pruribhdsuyogena). Apres avoir montre de telles qualites, elle prononca encore les paroles suivantes: <> (p.50). Le texte tibetain lit: sems-san sna. ishogs 'khor.kyis (lacune d'un mot) // (lucune de deux mots) yeuses bskyed-pa'i phyir Il de-bzin gsegs.pa'i ishul dran-zin l 'gro-ba kun (lacune de quatre mots) // [lacune de cinq mots) par 'chags ll: <> (cf. Gv. 99.23-24: survasaltvajnandlokasamjananartham tathagutagatim anusmarantam sarvajagadarthacamkramabhirudham ... camkrumyamanam). Plus loin M. Imaeda traduit: <Page #7 -------------------------------------------------------------------------- ________________ Souillure des trois poisons .... (pp. 52-53). D'apres M. Imaedu cette derniere phrase ne se trouve pas dans le Gandavyuha et il suppose que l'auteur de la Loi a donne ici un passage qui se trouvait ailleurs (p.53, note 61). Le texte tibetain a: rin-cen man-ba bdag-gis ni Il byun-cub Sems-pa' myi-zad-pa' Il bsod-nams rgyan-gyi mdzod thob-pas Il lus-la 'dri-bsurs mchog byun-sle Il sems-fan gun-la dri bsun.pas II dug-gsum dris yons-spyans (lire sbyans)-stell mam-thar sgo-gsum gnas-par gyur Il : Moi, Rin-cen man-ba, j'ai obtenu (la delivrance de) bodhisattva (nommee) l'Ornement du tresor inepuisable des merites (Aksayavyu. hapunyakosa, p. 106.11; tib. bsod-nums-kyi mdzod mi-zad-pa'i rgyan, p. 176b7]. Un parfum excellent s'exhale de mon corps. Les etres qui respirent cette odeur, se purifient de l'odeur des trois poisons et sont etablis dans les trois portes de delivrance [vimoksamukha). Le Gv. ne mentionne pas les trois poisons et les trois portes de delivrance mais il contient le passage suivant dont l'auteur de la Loi a pu s'inspirer: tusdm cu gatrebhyo yo gandhah pravati, sa tam sarvam nagaram abhidhupuyari / ye ca sattvas tam gandham jighrunti, le serve 'wydpun. nucid bhavanti avairacitta ..., pp. 105.30 - 106.4). (14) M. Imaeda traduit: <> (p.58). Le texte tibetain lit: men-tog sna-tshogs de-bzin-de Il yid-'on-ba'i byu mans.po Il no-ro shart-ba dril bin il de-dbus mchod-rlen khan.pa' na Il rin.cen pud-mo'i shin-po la Il rgyal-po 'od-cen de 'dug-ste I/: <> (cf. Gr. p. 126.30: mahamaitridhvajam bodhisattvacurydm). Afin de couper la naissance dans la transmigration de beaucoup d'e. tres, de tous, completement, je les... dans la sphere de la loi. Pour montrer le savoir de l'omniscient je dompte tout le monde suivant la loi (dharmena, p. 127.3-5). J'ai obtenu la concentration (nommee) la Revolution des organes des sens (cf. Gv. 128.3 lokendriyavartam na ma bodhisattvasamddhim) qui est libre de passions, de souffrances et de nuisance, qui est precede de la grande bienveillance (mahamaitripurvamgamam, p. 128.4) et qui procure tous les objets desires. Le sens de skye giol est obscur, On ne retrouve qu'ici et la dans le Gy. 19 Page #8 -------------------------------------------------------------------------- ________________ des elements que l'auteur de la Loi a utilises: dvartuyami dharmadhdtunayasamudresu ... sarvabhavagalyupupattivyavacchedayu, P. 127.12-13: sarvajrarabhimukhandmisurvajataprurisurananam, P. 127.31; ye ca kulaputra daridrah satrva vividhopakaranavikala, p. 127.17; tani vihimsacirtani, p. 128.5. (19) M. Imaeda traduit: j'ai obtenu, jadis au temps du Tathagata Pralambubahu (Phyag rab-tu brkyan-ba), le coeur (shin-po) de la connaissance difficile a obtenir et dix mille sortes de concentrations, (p.59). Le texte tibetain lit: bdugis su ni sun-dus-pa'i Il de-bzin gegspa phyag brkyans las // thub-dku' ye-ses sir-po dan Il tin- dzin sgo-mo khri thobuste II: <>. En faisant tomber une pluie de fleurs utpala, j'ai acquis divers biens. Tous les etres qui sentent l'odeur de l'encens (que je possede) emporte par le vent, auront le corps sans douleur et maladie (p. 61). Le texte tibetain lit: ud-pa-la'i ishon-pon bdug-gis ni ll rdul-myed de'i tin-'dzin 'di rhed-de Il men-log ud-dpal chur 'bab-pas // dge-basnu-ishogs thob-par 'gyur II de'i-dri-bsuns lans. pa' Il sems-san gun-gis tsho-ro chog Il lus-la sdugs-bsnal nad myed skye' 1/: <> (p. 62). Le texte tibetain lit: gron-khyer chen-po sgo de nas (lire na) // sgrol-ma mam. pur snan-byed de Il tshoi-pa brgya'-ston du-ma dan Il gian-yan sems. can snu-Ishogs la II rgya-misho glin-gi yon-lan 'chad Il rin sna-tshogs 'dod-pa'i rams Il rgya-mtsho'i glin-tu skye-bar mthon // : <> (p. 63). Le texte tibetain lit: ag-so-ga'i gras-mtshal (?) .../l ishon-pon rgyal-mchog de-na ste // khiyim-bdag brgya' (?)-ston du-myes bskor // de-dag kun-gyi don byed-cin II chos-kyi glam yan ston-par mthon // : <> (p. 64). Le texte tibetain lit: sen. 'ge (ma) mthu-can bdagis ni ll chos-kun las ni 'byun-ba'i Il tindzin-gis ni 'di thos-pas //: <> (p.65). Le texte tibetain lit: myig-bzan rgyan syi tin. dzin rned, et la traduction de M. Imaeda est entierement correcte. Le Page #9 -------------------------------------------------------------------------- ________________ texte du Gv. lit: aksayubuddhavansavyuho namu bodhisativasama. dhih, p. 157.11. Probablement myig-bzan est une faute du scribe pour myr-zud (aksuya). (26) M. Imacda traduit: <> etait plonge dans la concentration, faisant peu d'actions et ne bougeant pas. Ses emanations (rum-par phrul-pu) furent inconcevables: de tous les poils de son corps apparurent de nombreuses emanations de bodhisattva) (p. 66). Le texte tibetain lit: dellas iha-bu rin-chen lug Il yul-khams mun.po phur 'das-le Il yul myin 'dzarn-glin 'go 'gems-pu' ll rgyas-par gemis.pur der pliyin-nas II dge-slon rgya-misho'i rgyal-mishan-te / tinmedzin-la stoms-par zugs Il byed-pur run-zin myi s. yo-bar // rnampur 'phrul-bu bsum myi-'khyab Il de'i ba-spu thams-cad nus Il byun. chub sems-pa' mam-thar nas // 'phrul-pa man.po ruburu 'byed // : <> (p. 66). D'apres M. Imaeda entre Empereurs et Mahabrahma le texte porte a cet endroit zlu-ba mait-po. Il dit que cette expression ne convient pas du tout a ce passage. En fait, dans le Gandavyuha-sutra, nous trouvons cette expression dans un passage plus avance du texte (p. 151-4-7); elle veut exprimer le nombre eleve des emanations du Buddha. Le texte du Gv, mentionne les cakravartin (p. 71.4), les suryamandala (p.71.20). les fasankakaya (p. 72.5) et Mahabrahmana (p. 72.8). La version tibetaine du passage sanskrit qui concerne les Susankakdyu est le suivant: smin-mishams-kyi mdzod-spu nas zla-bu man-po sans-rgyus-kyi zin grans-med-pa'i rdul Sin-l phra-ba sned byun-nas (p. 128b7 = p. 151-4. 7). Donc ce pussage qu'indique M. Imaeda n'exprime pas le nombre eleve des emanations du Buddha mais dit que les fusunkakdya sont aussi nombreux que les atomes de poussiere de pays de Buddha innombrables, cf. Gv. p.72.5: bhruvivurunturad urnakosad asumkhyeyabuddhaksetraparamanurajahsuman fasankakayan niscuritvd. La fin du texte tibetain traduit ci-dessus par M. Imaeda lit: bu-spu sgo'i 'od-gzergyi Il dra-ba'i dkyil-'khor thums-fad las Il yon-tun sha-lshogs de mihon. bas ll : <>, je n'ai pas d'obstacle pour les pratiques de ce monde>> (p. 67). Le texte tibetain lit: rgya-mtsho'i rgyal-mishan bdag-gis ni Il ram-par dag-pa'i rgyun Ses-le Il 'jigs-rten spyod-pa thogs.pa myed Il : Moi, Rgya-mcho'i rgyal-mchan, je sais (la concentration nommee) Ornement de purete (cf. Gv. 77.13: samadhih samantamukhavifuddhivyu. ho nama). Il n'y pas d'obstacle pour les pratiques du monde. Il faut certainement corriger rgyun en rgyan (vyuha). Dans la version tibetai. ne du Gv. thogs.pa med correspond a sanskrit adhisthana (p. 77.17-26; tib. pp. 137a2 - 137b2). Peut-etre le texte original lisait asangara au lieu d'adhisthana. Plus loin M. Imaeda traduit: <> (p. 67). Le texte tibetain lit: dug-gsum nad-gyi grun. ba kuni Il skye-si chos-kyi phyi-mo sten II. Ce passage fait purtie de la derniere section de II (26). Celle-ci n'est plus basee sur le texte du Gandavyuha, et nous signulons ce passage seulement pour attirer l'ut. tention sur l'expression phyi-mo que M. Imaeda a omis dans sa traduc. tion. Phyi-mo a le sens de base, texte original, cf. le dictionnaire de Chos-grags s.v. et la note de M. Lokesh Chandra, 11/ 3 (1959), p. 182. Page #10 -------------------------------------------------------------------------- ________________ Comme l'a remarque tres justement M. Imaeda le texte de la Loi ne peut eire compris sans se referer au Ganyavyuha. Malheureusement, il n'a donne qu'une seule reference a ce dernier dans une note qui est completement erronee (p.66, n.71). Ci-dessus nous avons cite plusicurs passages du Gandavyuha dont l'auteur de la Loi s'est inspire afin d'expliquer le texte et d'eviter au lecteur des recherches laborieuses.