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REVIEWS
Philosophies. However, one would have welcomed a brief critical review of existing translations and studies. Such a bibliographical supplement would also have enabled the editor to draw attention to recent studies which, due to the length of time needed for the compilation of the work, could not be consulted by the contributors. For instance, in the notes of his rather brief summary of the Nyayabhuṣaṇa, Matilal refers to a few older publications. No mention is made of two important studies by Oberhammer in 1974 which probably appeared too late to be mentioned: 'Bhasarvajñas Lehre von der Offenbarung', WZKS 18 (1974), pp. 131-182; 'Die Worterkenntnis bei Bhāsarvajña', Offenbarung, geistige Realität des Menschen (Wien, 1974), pp. 107-120.
All those interested in Indian philosophy will often consult these two volumes with a great feeling of gratitude to the editor, Karl H. Potter who has devoted many years to their preparation. It is to be hoped that he will be able to carry on with this project which aims at giving a survey of Indian philosophy on a scale which is without precedent in the history of Indian studies.
Francis Zimmermann, La jungle et le fumet des viandes. Un thème écologique dans la médecine hindoue. Hautes Études. Paris, Gallimard - Le Seuil, 1982. 256 pp. 125 F
Dans l'avant-propos l'auteur écrit que ce livre, consacré au thème de la Jungle dans l'Inde ancienne, a son point de départ dans quelques pages d'un traité sanskrit de médecine - un catalogue des viandes, où les animaux sont classés en deux groupes: jangala, "ceux des terres sèches", et anupa, "ceux des terres paludéennes". On trouvera une traduction de ce catalogue (Suśruta, sutra XLVI, 53-138) aux pages 120-127 de ce livre. Dans l'Inde ancienne le mot sanskrit jangala désignait les 'terres sèches', cf. PW "jangala (von jangala) 1) adj. trocken, eben, sparlich bewachsen, aber dabei fruchtbar (von Gegenden: Gegens. anupa und maru)". De nos jours le mot jungle désigne une forêt inextricable. L'auteur essaie d'expliquer ce retournement de sens, mais il s'efforce surtout à retrouver la valeur originelle de la Jungle telle qu'elle se manifeste dans la doctrine écologique exposée par les textes sanskrits. Dans ce livre l'auteur s'occupe de ce qu'il appelle "l'archéologie des représentations collectives." Pour retrouver ces représentations l'auteur fait appel à beaucoup de disciplines différentes telles que la biogéographie, la zoologie, la linguistique, la pharmacie et la physiologie. Dans les trois premiers chapitres il examine la tradition dans ses relations avec les réalités géographiques. L'auteur montre que la Jungle est une catégorie de la pensée collective, parce qu'elle résume ou subsume tout un ensemble d'idées traditionnelles, à la fois juridiques et médicales, géographiques et politiques, biologiques et religieuses (cf. p. 77). En tant que fait géographique la Jungle désigne des terres sèches, mais en tant que catégorie mentale une terre inhabitée, inculte. Selon l'auteur, l'idée d'une terre "déserte, inhabitée, inculte" a entraîné l'idée de sauvagerie, de non-civilisation. Dans des textes des XIVe et XVe siècles que cite le Hobson-Jobson le mot jungle désigne la jungle à éléphants. L'auteur fait mention d'une véritable mutation dans la mentalité collective qui intervint dès le Moyen Age, mais il n'arrive pas à l'expliquer de manière satisfaisante (p. 30). Le retournement de sens du mot jungle est un procès historique dont les citations que l'on trouve dans le Hobson-Jobson suggèrent la direction générale. Pour arriver à une compréhension plus précise de ce procès il faudrait procéder à une enquête sur le développement du sens du mot jungle dans les textes indiens non-sanskrits et dans les relations des voyageurs. Une telle enquête est loin d'être facile et l'on ne pourrait guère reprocher à l'auteur de ne pas l'avoir entreprise s'il n'avait pas annoncé dans son avant-propos son intention d'expliquer "ce fait d'histoire de la sensibilité collective que constitue le retournement de notre opinion - l'opinion de l'homme moderne sur la Jungle, passant de l'aridité à la luxuriance et de la terre en friche à la forêt inextricable." Avant d'arriver à l'opinion de l'homme moderne il faut s'occuper de celle de l'homme médiéval qui, comme nous avons vu tout à l'heure, parle de la jungle à éléphants alors
Indo-Iranian Journal 28 (1985).