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________________ 210 REVIEWS chronologie absolue en adoptant comme terminus ante quem le milieu ou la deuxieme moitie du troisieme siecle avant J.-Chr.: "la suite de l'evolution de l'arya en pali est evidemment arretee par son emigration vers Ceylan, qui date du milieu ou de la deuxieme moitie du IIIe siecle avant J.-Chr. Tout ce qu'il y a en fait d'aryas dans le canon pali doit etre plus ancien" (p. 70). C'est le meme terminus ante quem que M. Alsdorf propose pour la traduction du canon bouddhique primitif en pali: "Pour cette derniere, le sur terminus ante quem est l'introduction de textes palis au Ceylan, c'est-a-dire selon l'opinion courante au milieu du IIIe siecle avant J.-Chr." Je ne sais pas si c'est l'opinion courante mais, en tout cas, cette opinion doit se baser surtout sur la tradition singhalaise selon laquelle Mahinda, le fils d'Asoka, a introduit a Ceylan le canon pali. M. Et. Lamotte a bien montre l'invraisemblance de cette tradition (Histoire du Bouddhisme Indien, I, Louvain, 1958, p. 339). Un autre probleme qui se pose est le suivant. Est-ce que des passages plus recents, rediges en arya, se sont deja adjoints au canon primitif ou est-ce qu'ils se sont produits seulement apres sa transposition en pali? En ce qui concerne l'arya archaique la conclusion de M. Alsdorf est la suivante: "Que l'arya ancienne n'apparait nettement que dans des textes anciens du canon pali, que la plupart des exemples se rencontrent dans un texte comme le Suttanipata - cela correspond tout a fait au role qu'elle joue dans le canon jaina." Il y a dans le canon pali aussi de nombreuses arya qu'il faut considerer comme des formes de transition entre l'arya archaique et l'arya classique (cf. p. 68). Malheureusement, M. Alsdorf ne donne pas un inventaire des passages qui contiennent de telles arya. Ces formes de transition qui semblent etre bien plus rares chez les jainas compliquent les problemes chronologiques. Je ne peux que signaler ici ces problemes qui meritent d'etre etudies plus en detail. Dans Die Arya-Strophen des Pali-Kanons metrisch hergestellt und textgeschichtlich untersucht M. Alsdorf etablit un texte correct du point de vue metrique pour toutes les arya du canon pali a l'exception de celles qui se trouvent dans les Thera- et Therigatha. La premiere partie donne les textes en arya archaiques. En ce qui concerne la louange du Buddha par Upali (MNI 386,3-32) on s'etonne que l'auteur ne fasse pas mention du fragment de la recension sanskrite publiee par Hoernle (Manuscript Remains, pp. 27-35). La publication de Hoernle contient aussi une etude de la version chinoise par Watanabe. Ce dernier travail n'est pas exempt d'erreurs et il y aurait lieu d'etudier de nouveau les differentes recensions de ce texte en tenant compte des corrections que M. Alsdorf propose pour le texte pali. Parmi les textes en arya classique le plus interessant est sans doute le debut du Mahavagga dans lequel M. Alsdorf a retrouve dix-neuf strophes ecrites dans ce metre. 3 Cf. The Thera- and Theri-Gatha, ed. H. Oldenberg and R. Pischel. Second edition with Appendices by K. R. Norman and L. Alsdorf (London, Pali Text Society, 1966), pp. 233-250. 4 Selon M. Alsdorf le grand nombre de strophes arya dans ce texte n'a pas ete pris en consideration jusqu'a maintenant. Toutefois il faut faire remarquer que ces strophes ont retenu l'attention de plusieurs savants. Deja Jacobi avait reconnu que la celebre strophe ye dhamma hetuppabhava ... (Vin. I, p. 40) etait une arya (ZDMG, 38, 1884, p. 602). M. Alsdorf rejette les corrections proposees par Jacobi (cf. p. 66) comme l'avait fait avant lui Helmer Smith dans un travail que M. Alsdorf ne mentionne pas (Analecta Rhytmica, Studia Orientalia XIX:7, Helsinki, 1954, p. 13). Remarquons en passant que Jacobi est le premier a avoir trouve des strophes en arya dans le Suttanipata (Jaina Sutras, SBE, vol. 45, Oxford, 1895, p. 271, n. 2). En ce qui concerne les neuf strophes qui decrivent la victoire du Buddha sur le naga (Vin. I, p. 25, 18-34) Oldenberg a bien reconnu que ce passage est ecrit en vers, bien qu'il n'ait pas pu en determiner le metre (cf. le passage de "Zur Geschichte der indischen Prosa" cite par M. Alsdorf, pp. 56-57; plus loin M. Alsdorf dit: "Nur weil er die Verse nicht als solche erkannte,

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