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Page 3
________________ REVIEWS 209 tions plus recentes ou des citations". M. Alsdorf decrit la forme classique de l'arya ainsi qu'une forme archaique qui ne se rencontre que dans trois chapitres des textes canoniques et une variante semi-prosaique, le vedha. Avant d'etudier l'arya dans le canon jaina et, en particulier, dans l'Uttaradhyayana, M. Alsdorf examine l'emploi de l'arya dans les textes palis. L'arya archaique s'y rencontre surtout dans le Suttanipata ou elle avait ete signalee deja par Jacobi en 1895 (Jaina Sutras, Part 2, SBE, 45, p. 271, n. 2) et dans quelques autres textes. L'arya classique se trouve dans six jataka (Nos. 542, 525, 485, 479,358 et 301). En etudiant ces jataka M. Alsdorf montre que leur contenu confirme leur caractere recent par rapport a des jataka dont les vers sont en sloka ou en tristubh. Cette conclusion est corroboree par l'examen des arya dans les jataka du Mahavastu et dans les Therigatha. Apres les jataka et les Therigatha c'est le debut du Mahavagga qui contient le plus grand nombre d'arya. M. Alsdorf constate que "l'utilisation relativement frequente et visiblement originale de l'arya eloigne considerablement ce texte dans le temps du deuxieme fragment ancien de biographie de Bouddha, le Mahaparinibbanasutta". Quelques arya se trouvent encore dans les Theragatha, le Sagathavagga, le Vimanavatthu, le Petavatthu et l'Apadana. Le nombre total des arya archaiques s'eleve a 46, celui des arya classiques a environ 450. Alors que chez les jainas l'arya predomine dans la litterature postcanonique, le metre normal de la litterature postcanonique en pali est le sloka. M. Alsdorf constate deux exceptions: le Nettipakarana et le Petakopadesa et les prefaces et les epilogues des commentaires de Buddhaghosa. Selon M. Alsdorf, ces exceptions s'expliquent par le fait que l'emigration du pali au Ceylan a arrete l'emploi de l'arya dans la litterature palie. Le Nettipakarana a du etre ecrit par un indien du nord de l'Inde dont Buddhaghosa est aussi originaire. Le Petakopadesa est une suite du Nettipakarana et son auteur l'a pille largement. Apres avoir etudie l'arya dans la litterature palie M. Alsdorf revient au canon jaina. Il demontre que l'Uttaradhyayana contient environ 129 arya dont 109 se trouvent dans six chapitres du dernier tiers du texte. Plusieurs passages, ecrits dans ce metre, contiennent des developpements scholastiques et dogmatiques d'origine plus recente. En outre, 45 de ces 109 arya se retrouvent dans des textes canoniques recents. D'un interet particulier est un passage, redige en arya, relatif au gout, a l'odeur et au toucher des lesya. Ce passage temoigne d'une elaboration scholastique de la theorie karmanique des lesya "couleurs de l'ame". Dans la derniere partie de ce petit livre l'auteur mentionne comme une des taches futures des etudes jaina la reprise du travail sur l'Avasyaka par Ernst Leumann et, en premier lieu, une edition critique de l'Avasyakaniryukti. Pour terminer M. Alsdorf attire l'attention sur la litterature des digambara et, en particulier, sur les problemes que suscite la publication recente de textes anciens, le Satkhandagama et le Kasayaprabhrta avec les commentaires qui s'y rattachent. M. Alsdorf montre que ces textes contiennent des passages qui se retrouvent dans des textes des svetambara. Le phenomene s'obscrve en plus grande mesure dans d'autres textes des svetambara: le Mulacara de Vattakera et la Mularadhana de Sivarya. J'espere avoir reussi a montrer l'interet que presente l'ouvrage de M. Alsdorf pour tous ceux qui s'interessent de loin ou de pres aux etudes jaina. Esperons que de jeunes indianistes seront inspires par les perspectives tracees, de maniere magistrale, par l'auteur. Il constate avec regret une certaine recession des etudes jaina dans l'indologie du present. Peut-etre ce phenomene s'explique par le fait que les etudes jaina sont d'un acces assez difficile et se sont developpees dans un certain isolement. M. Alsdorf montre bien que les difficultes ne sont pas insurmontables et que l'isolement doit etre rompu dans l'interet aussi bien des etudes jaina memes, que d'autres branches de l'indianisme et surtout des etudes bouddhiques. Sur un seul point l'argumentation de M. Alsdorf ne me parait pas tout a fait convaincante. Il est hors de doute que l'arya est un indice qui permet de dater un texte par rapport a d'autres textes. M. Alsdorf effectue le passage d'une chronologie a une

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