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________________ REVIEWS 139 Apres la confrontation avec l'usage, une autre tache des commentateurs de Panini est d'assurer la logique interne, le mecanisme d'application des regles. On connait le caractere quasi algebrique des formules panineennes dont on s'attend a ce qu'une application mecanique fournisse toutes les formes desirables. Le Mahabhasya, et deja le varttika avant lui, ont montre des incoherences, des irregularites. Le Mahabhasya s'est attache a corriger les sutra deficients, a rattraper leur efficacite, plus d'ailleurs, en les reinterpretant qu'en en changeant la teneur. Les sutra de l'ahnika 14 posent nombre de problemes de cette sorte: caractere limitatif des injonctions, objet sur lequel porte la restriction, interposition d'affixes entre racine et desinence, ordre d'application des regles, traitement du bhava-karty "reflechi", identification des racines, etc. On connait l'intelligence que Patanjali a mis dans les solutions et les debats qu'il construit a partir de quelques postulats tels que la non-inutilite d'aucun enonce de Panini, etc., inaugurant par la une discipline rigoureuse encore cultivee de nos jours. Dans la premiere partie de son livre, Mme Rocher analyse ces problemes tels qu'ils sont presentes dans le Mahabhasya, le Pradipa et les commentaires de la Kasika. Elle se declare quelquefois deconcertee devant les procedes de raisonnement. Peut-etre faut-il recourir aux explications des commentateurs plus tardifs, en particulier s'aider de l'intelligence de Nagesa pour mieux comprendre la validite logique des discussions du bhasya. Ce dernier est souvent elliptique et ce sont les commentateurs qui se mettent en devoir de fournir une demonstration rigoureuse manquante. A titre d'exemple nous citerons le raisonnement que Mme Rocher a evoque $153-154 de facon un peu floue. Le sutra 1.2.4 autorise le transfert de l'application d'une operation determinee par un enonce nit a un element qui n'est pas rit. Ce terme nit peut se comprendre soit comme un bahuvrihi "qui a pour indice ri", soit comme un karmadharaya "indice r". Pour montrer que le sutra 1.3.12 ne s'applique pas dans le cas ou un theme verbal est nit par ledit transfert, Patanjali dit que l'econce nit dans 1.3.12 est un karmadharaya, non un bahuvrihi. Comment la forme en karmadharaya empeche-t-elle l'application vicieuse? Patanjali ne le dit pas. Nagesa laisse entendre le raisonnement suivant. Il est d'autres operations determinees par un enonce nit, par exemple celle qui est prescrite par kriti ca 1.1.5. Or dans ce sutra l'on a, comme nous le verrons ci-dessous, un enonce en bahuvrihi, de meme que dans l'injonction du transfert sarvadhatukam apit (nit). On concluera de la conformite de kniti ca, etc., avec la regle de transfert, que l'operation transferable ne l'est que si elle est determinee par un enonce en bahuvrihi. Enfin il faut montrer pourquoi il faut lire dans 1.3.12 un enonce en karmadharaya. Pour cela Kaiyata recourt a l'argument de l'antarargatva du karmadharaya. Dans le cas de 1.2.4 seule l'analyse en bahuvrihi est possible. Dans celui de kniti ca, on etablit que le sens du locatif est celui de cause, le sens du sutra etant: le guna et la vyddhi causes par nit n'ont pas lieu. Or ce sont des affixes qui selon 7.3.84 sont cause de guna, non des indices; l'on doit donc entendre ce nit comme un bahuvrihi "(affixe) qui a pour indice ri". La demonstration peut etre poursuivie pour d'autres enonces que celui de kniti ca. Pierre-Sylvain Filliozat S. N. L. Shrivastava, Sankara and Bradley. A Comparative and Critical Study. Delhi-Varanasi-Patna, 1968. 272 pp. The topic of colonialism and its evils, though not normally within the scope of this Journal, sometimes encroaches upon even such lofty subjects as the study of Indian and comparative philosophy. Here we are facing such an intrusion, ultimately due to the fact that colonial rulers tend to set up a system of education partly in order to implantPage Navigation
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