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22 Journal of the European Ayurvedic Society 3 (1993)
Conclusion: kh.-v. est un terme générique qui désigne un savoir susceptible d'au moins trois applications distinctes, mais apparentées dans leur méthode, puisque, dans l'Inde ancienne, la sourcellerie, comme la chasse au trésor, prend appui sur l'observation du milieu végétal (infra, § 3.2.1). Et il semble en être de même de la prospection minérale (infra, § 3.3.4).
2.2. Mais qui sont les nidhi-vädin et autres khanya-vädin, et quel est le statut de leur art?
2.2.1. D'abord des fakirs, mais, en ce cas, ils ne sont pas jaina. Ce sont des yogin d'obédience sivaïte, et particulièrement des Pasupata. Le vieil ascète dravidien, dévôt de Candika, dont la Kadambari de Bāņa (milieu du VIIe s.) brosse un portrait fameux, est dit suivre l'enseignement de cette secte (jima-pasupatôpadeśa-likhita-mahakala-matena); il maîtrise aussi bien la chasse aux trésors, qui est chez lui une passion maladive, que l'alchimie, dont il est fou (avirbhūta-nidhi-vada-vyādhinā, sañjātadhātu-vāda-vayuna): on retrouvera plus d'une fois ces deux domaines
25 Voir les textes cités dans la note précédente. Le chapitre en référence de la Bṛhatsamhita est analysé notamment par A. MITRA SHASTRI, 'Varahamihira on the Art of Exploring Underground Water-Springs': Prof. B.K. Barua Commemoration Volume. Gauhati 1966, p.79-83 (repris dans: IDEM, India as Seen in the Bṛhatsamhita of Varahamihira. Delhi 1969, p.500-503); est présenté aux non spécialistes par E.G.K. RAO, 'Exploration of underground water springs according to the ancient Hindus': Indian Journal of History of Science 6.1971, p.139-146; a été récemment traduit en gujrati dans un ouvrage qui souhaite montrer de quelle utilité peuvent être les prescriptions anciennes et rassemble des témoignages en ce sens: Sri dakargalam [bhūgarbhajalaśästram]. Mül samskt sloko, gujaran bhäşäntar, änuşangik nödho, ullekho, parisisto. Ed. D.A. VORA. Bhavnagar (s.d.). La Gargasamhita (encore inédite, à ma connaissance) a aussi un chapitre (n° 53) sur le sujet d'après D. PINGREE, Jyotiḥlästra. Astral and mathematical literature. Wiesbaden 1981 (A History of Indian Literature VI,4), p.70. Voir aussi DAS, p.391413 (avec bibliographie). M. S.R. Sarma (Université d'Aligarh) m'indique par ailleurs que, ces dernières années, les méthodes anciennes préconisées par Varāhamihira ont été appliquées avec succès par certains. Les sourciers indiens ne semblent pas avoir connu l'usage de la baguette, bien établi en Occident (cf. Y. ROCARD, La science et les sourciers. Baguette, pendules, biomagnétisme. Paris 1989; Schulwissenschaft Parawissenschaft Pseudowissenschaft, éd. par G.L. EBERLEIN. Stuttgart 1991, p.10-11 et 23-70 sous 'Radiästhesie").
26 Éd. (avec les commentaires de Bhanucandra et Siddhacandra) par K.P. PARAB. Bombay 1890, 433.8.