Book Title: Book Reviews
Author(s): J W De Jong
Publisher: J W De Jong

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Page 2
________________ 160 REVIEWS des rites décrits par Somaśambhu sont des rites privés, à l'exception du pavitrārohana, l'offrande annuelle des pavitra, et de la damanapūjā, l'offrande annuelle des plantes damana à Siva. Dans la première partie de son grand ouvrage Madame Brunner-Lachaux a suivi surtout l'édition de Dēvakottai. Pour les parties suivantes elle a pu consulter des manuscrits non seulement de la paddhati mais aussi du commentaire de Trilocana, et ainsi a pu établir le texte sur une base plus large. L'ouvrage de Somaśambhu est un manuel destiné aux prêtres et ne peut être traduit et expliqué sans avoir recours à d'autres ouvrages. Dans la première partie Madame Brunner-Lachaux s'est servi surtout de l'ouvrage d'Aghoraśiva et du commentaire de Nirmalamani qui cite profusément des agama et autres ouvrages. A partir de la deuxième partie elle a consulté directement des éditions et des manuscrits des agama et upāgama dont Somasambhu s'est inspiré. Ses sources principales étaient un agama, l'Uttara-Kāmika, et deux upāgama, le Mrgendra, un upāgama du Kamika, et l'Acintyavisvasādākhya, un upāgama du Cintyagama (cf. Vol. III, pp. liii-liv). Madame Brunner-Lachaux a aussi emprunté des renseignements à des paddhati postérieures à celle de Somasambhu, la Kriyākramadyotikā d'Aghoraśiva, l'Iśānaśivagurudevapaddhati et une paddhati publiée seulement en 1971, le Siddhāntasekhara de Vidyānātha. Madame Brunner-Lachaux publie dans les notes des fragments des textes qu'elle a consultés pour élucider l'ouvrage de Somasambhu. Dans beaucoup de cas, elle a dû se servir de manuscrits, et même quand elle pouvait consulter des éditions imprimées, il lui fallait collationner des manuscrits en vue d'établir un texte correct. C'est ainsi que l'on trouvera dans les notes une documentation détaillée et précieuse pour l'étude du rituel śivaïte de l'Inde du Sud. Vu le mauvais état du texte de Somasambhu et de beaucoup d'autres ouvrages indispensables, les problèmes textuels étaient considérables. Plus délicats encore étaient ceux que pose l'interprétation du rituel décrit dans les textes. Madame Brunner-Lachaux n'a pas esquivé les difficultés. Elle a pesé chaque fois soigneusement tous les arguments en faveur d'une interprétation plutôt qu'une autre, remarquant plusieurs fois qu'une solution définitive dépend d'une étude plus exhaustive des textes. Dans les introductions à ces trois volumes elle a analysé les rites et a essayé d'en retrouver l'origine et le sens premier. D'une importance particulière est la longue introduction à la troisième partie qui s'étend longuement sur la dīksa (pp. iii-xliii). Les notes explicatives qui suivent la traduction française envahissent les pages en face qui contiennent le texte sanskrit. Dans plusieurs cas elles s'étendent sur plusieurs pages. On . trouvera ainsi dans la troisième partie des notes très détaillées sur le rite du bandeau (netrabandha, netrapata, netrapatta), pp. 90-91, le Sivahasta (la main de Siva que le guru impose sur la tête du disciple), pp. 96-101, le sens de vişuva dans la diksa, pp. 358-369, la relation entre les six guna et les six anga de Siva, pp. 400-408, le rôle du putraka, pp. 416423, le sort de l'ācārya qui consacre un disciple, pp. 486-491, l'adhikara du sādhaka, pp. 514-518, la portée du terme sana dans l'ouvrage de Somasambhu, pp. 546-550, etc. Dans ses explications Madame Brunner-Lachaux fait appel surtout aux textes de la tradition sanskrite du Sivaïsme du Sud de l'Inde, tradition différente de celle qui est représentée par le Saiva-siddhānta tamoul. En dehors des textes Madame Brunner-Lachaux a aussi consulté les gurukkal (les prêtres officiant dans les temples) mais, à mesure que les sources scripturaires à sa disposition se sont accrues, elle les mentionne de moins en moins. Cela s'explique certainement aussi par le fait que beaucoup de rites se pratiquent de nos jours sous une forme simplifiée et que d'autres sont tombés en désuétude. Une fois le grand ouvrage de Madame Brunner-Lachaux terminé, il faudra confionter le rituel pratiqué de nos jours à celui qui se dégage de l'étude de l'ouvrage du Somaśanthu: On se demande si toute cette structure rituelle d'une extrême complexité représente une tradition autrefois vivante. Évidemment, il ne faut pas perdre de vue le fait que souvent, dans l'Inde, ce n'est pas la pratique qui s'exprime dans la théorie mais la théorie qui crée la pratique. En plus de ces trois volumes Madame Brunner-Lachaux a publié plusieurs articles qui se rapportent aux problèmes étudiés dans les introductions et les notes: 'Les catégories sociales védiques dans le sivaïsme du Sud', JA (1964), pp. 451-472; 'De la consommation du nirmālya

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