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BIBLIOGRAPHIE
chapitre, les répétitions) et piètre penseur (les contradictions internes).” Toutefois, selon lui, l'auteur n'est pas coupable des imperfections de cet ouvrage: „Il nous semble plus probable que notre texte, adaptation ancienne de l'Abhidharmasära et première tentative connue de transformer l'oeuvre de Dharmasri en un exposé complet de la doctrine bouddhique, ait été interpolé et peut-être partiellement remanié, en Inde ou en Chine" (p. 81).
M. van den Broeck a bien démontré les relations étroites entre l'Amrta et l'Abhidharmasāra mais on se demande s'il a prouvé que le premier est une adaptation du dernier. Frauwallner a déclaré catégoriquement que l'Abhidharmasāra est la dogmatique la plus ancienne de l'école Sarvāstivāda (WZKS 15, 1971, p. 71). Il n'hésite même pas à ajouter foi à la déclaration de Tao-yen dans la préface à la traduction de la Vibhāşā par Buddhavarman (T. 1546) selon laquelle l'Abhidharmasāra serait même antérieur au Jñānaprasthāna (op. cit., p. 72)! Évidemment, il est hors de doute que l'Abhidharmasāra fut le point de départ pour toute une série d'ouvrages d'abhidharma écrits successivement par Upaśānta, Dharmatrāta, Vasubandhu et Samghabhadra. Mais cela ne veut pas encore dire que l'Abhidharmasāra est aussi plus vieux que, par example, l'Amyta. M. van den Broeck divise l’Amyta en trois parties: 1. Le Chapitre 1. Le don et la moralité; 2. Les chapitres 2 à 14 qui contiennent un exposé systématique des quatre Vérités saintes; 3. Les chapitres 15 et 16, un supplément. Selon lui, la partie centrale (chapitres 2-14) n'est qu'une adaptation de l'Abhidharmasāra dont les chapitres 1-7 exposent les quatre vérités. M. van den Broeck écrit: „Dans l'Amrta, l'exposé s'est déjà considérablement développé par rapport au traité de Dharmasri. La partie centrale de l'ouvrage compte en effet 13 chapitres (7 dans l'Abhidharmasāra). Plusieurs matières ... que Dharmasri n'avait fait que mentionner sommairement ou qu'il avait reléguées en appendice, occupent une place de choix dans l'exposé doctrinal de Ghosaka" (pp. 23-24). Toutefois, si l'on compare plus en détail les chapitres 1-7 de l'Abhidharmasāra avec les chapitres 2-14 de l'Amrta, on s'apercevra qu'il y a beaucoup de matières que Dharmasri a discutées mais que Ghosaka a omises. Dans l'édition Taisho les chapitres 1-7 de l'Abhidharmasāra occupent plus de dix-sept pages (8o9a-826b) et les chapitres 2-14 de l'Amrta onze pages (966c-9770). M. van den Broeck a comparé soigneusement les chapitres 15 et 16 de l'Amrta avec l'Abhidharmasāra (pp. 210-211). Une table comparative détaillée des matières traitées, d'un côté, dans les chapitres 2-14 de