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________________ 62 JOHANNES BRONKHORST étonnant, puisque le Rgveda est un tout linguistique dont les parties, dans ce cas, ne sont pas des mots et des sons, mais des phrases. En poursuivant l'argument de Bhartshari encore plus loin, il est clair qu'on arrive au résultat suivant: si le tout est réel, contrairement à ses parties, la réalité ultime, l'absolu, ne peut qu'être la totalité de tout ce qui existe, conçue comme une seule entité. Cette totalité est temporelle aussi bien que spatiale. La relation entre l'absolu et le monde phénoménal est donc la relation entre le tout et ses parties. On pourrait même ajouter que l'absolu et le monde phénoménal, quoique réel et irréel respectivement, ne sont pas différents. "Il n'y a pas d'unité sans multiplicité, ni multiplicité sans unité. Mais en réalité (paramarthe) il n'y a absolument aucune différence entre les deux."36 L'absolu et le monde phénoménal ne sont donc que deux aspects de la même entité. Comme l'exprime Bhartrhari: “La tradition (qui nous vient) des anciens dit qu'il n'y a pas de différence entre la réalité et la non-réalité."37 La relation entre le tout et ses parties, Bhartshari l'appelle parfois samavāya, empruntant ce terme au système brahmanique dit 'Vaišeşika'. Il la définit dans un passage difficile, que voici: "La restriction à l'endroit [des causes) dans le cas de la production de choses jusqu'alors inexistantes, qui effectue la non-séparation [de l'effet) par rapport à ces (causes), ainsi que l'identité de localisation (?) [de causes et effets), à cause de laquelle on considère une chose comme identique à une autre et on ne peut déterminer si une entité est une ou multiple; (cette restriction,] on l'appelle samavāya; elle est un pouvoir qui assiste les [autres) pouvoirs; elle est au-delà de différence et identité, et existe d'une façon tout à fait différente. Selon la tradition (qui vient] des anciens, la relation universelle, qui dépasse les caractéristiques de toutes les catégories, favorise, (ce samavāya)."38 Le samavāya, selon cette description, relie des choses dont on ne peut pas dire si elles sont différentes ou identiques; identité et différence ne sont pas déterminées; le samavāya va au-delà de difference et non-différence. Ailleurs Bharthari dit: "Il n'y a pas de perception de 36 VP 3.254: naikatvam asty anānātvar vinaikatvena netarat/ paramānhe tayor esa bhedo 'tyantaṁ na vidyate// VP 3.117ab: na tattvätattvayor bheda iti vrddhebhya āgamah/ VP 3.136-139: nirātmakānām utpattau niyamaḥ kvacid eva yah/ tenaivāvyapavargaś ca prāptyabhedas ca (au lieu de prāptyabhede sa de l'édition de Rau) yatkrtah// ātmāntarasya yenātmā tadātmevāvadhāryate yatas caikatvanānātvar tattvam nādhyavasīyate// tāṁ Śaktiṁ samavāyākhyāṁ Śakfinām upakārinīm/ bhedābhedāv atikrāntām anyathaiva vyavasthitām//dharmaṁ sarvapadārthānām afitah sarvalaksanah/ anugrhnāti sambandha iti pūrvebhya agamah//
SR No.269606
Book Titleetudies On Bhartrhari 4
Original Sutra AuthorN/A
AuthorJohannes Bronkhorst
PublisherJohannes Bronkhorst
Publication Year
Total Pages25
LanguageEnglish
ClassificationArticle
File Size3 MB
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