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________________ L'ABSOLU DANS LE VĀKYAPADĪYA 69 Les bouddhistes du Hinayāna acceptent l'existence de parties ultimes, de dharmas, et non pas des touts qu'elles constituent. On ne peut donc pas dire du monde des choses composées qu'il soit identique ou différent des dharmas. En d'autres termes, on ne peut pas dire qu'il existe ou n'existe pas. Voilà ce que dit le Kātyāyanāvavāda Sūtra qui, d'après le témoignage de la Prasannapada de Candrakīrti, est accepté dans toutes les écoles du bouddhisme.70 Le problème de la relation du tout et de ses parties se manifeste aussi là où il s'agit de la personne (pudgala, sattva, ātman). "L'idée la plus généralement admise par le bouddhisme," comme le dit André Bareau (1973: 92), “est celle qui ... considère (la personne comme un ensemble perpétuellement changeant d'éléments divers, nombreux et transitoires, de phénomènes physiques et psychiques." La personne est donc un tout, le tout des agrégats (skandha), c'est à dire le tout des dharmas constituants. On trouve déjà cette conception dans quelques sūtras anciens. Le Vajirā-sutta du Samyutta Nikāya, par exemple, compare la personne à un char; les deux ne sont qu'accumulations: "De même que le mot 'char' est (utilisé) à cause de l'accumulation des constituants, de même la convention 'être' (satta) est (utilisée) quand les agrégats sont présents."71 (On trouve cette même comparaison dans le célèbre dialogue entre Milinda et Nāgasena, dans le Milindapañha, et ailleurs.) Ce sutta semble nier l'existence de la personne – et du char, par ailleurs. D'autres suttas sont plus prudents, tel l'Ananda-sutta, également dans le Samyutta Nikāya (IV p. 400-01). Le Buddha y refuse de répondre aux questions de Vacchagotta portant sur l'existence de la personne (attā). Il expliquera plus tard à Ananda que chacune des deux réponses, affirmative et négative, est incorrecte. La vue fausse dite satkāyadrsti, elle aussi, se réfère, selon au moins une interprétation, à l'idée – inacceptable aux bouddhistes – que le tout, et la personne conçue comme un tout en particulier, sont réels. Kāya ayant le sens de l'ensemble des données psycho-physiologiques de la personne empirique' (May, 1959: 268 n. 974), l'interprétation la plus directe du composé est opinion selon laquelle l'ensemble des données psycho-physiologiques de la personne empirique existe'. Cette inter 70 Éd. La Vallée Poussin p. 269-270. La Vallée Poussin cite ici SN II p. 17: sabbam atthīti kho Kaccāyana ayam eko anto) sabbar natthiti ayar dutiyo anto/ete te Kaccāyana ubho ante anupagamma majjhena Tathāgato dhammam deseti/. SN I p. 135: yathā hi angasambhārā/hoti saddo ratho iti // evaṁ khandhesu santesu/ hoti satto ti sammuti// 71
SR No.269606
Book Titleetudies On Bhartrhari 4
Original Sutra AuthorN/A
AuthorJohannes Bronkhorst
PublisherJohannes Bronkhorst
Publication Year
Total Pages25
LanguageEnglish
ClassificationArticle
File Size3 MB
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