________________ Formes et terminologie du narratif jaina ancien 241 ascetiques (1264). Je hante les montagnes, les bois, les cimetieres, les maisons abandonnees, le pied des arbres, et je ne fais pas confiance un seul instant a ces mauvais serpents (1265). Une nourriture excessive ne convient pas: les sens sont excites par trop de graisse. La nourriture suffisante pour un voyage -- telle est la limite que je ne souhaite pas depasser (1266). Souvent je ne mange pas, ou je mange une nourriture sans vikyti, je mange n'importe quoi, ou je mange un peu de ce qui a ete laisse (1267). Celui qui mange peu, parle peu, dort peu, qui possede peu, voila celui devant lequel les dieux se prosternent (1268). Je renonce a toute atteinte aux etres vivants, aux paroles mensongeres, a prendre ce qui n'a pas ete donne, a tout rapport sexuel, a toute possession (1270)55'. [Prose] Les grands medecins du samsara, ce sont les Omniscients, ceux qui connaissent les quatorze Textes Anciens (purva), etc.' Le dieu avait parle. G. se dressa. Ses parents lui raconterent, il ne les croyait pas. Il s'enfuit et tomba. Le dieu le ressuscita. Il s'enfuit et tomba. La troisieme fois, le dieu refusa, puis se laissa convaincre. G. se dressa, ecouta, prit conge de ses parents et partit avec le dieu. Dans un coin de la foret, le dieu lui fit le recit de son existence anterieure. Il * fut Eveille et devint Pratyekabuddha. Le dieu s'en retourna. Desormais, G. laissait les passions dans le panier-corps et ne les laissait plus s'evader ou que ce fut." Redigee en prose, la premiere sequence, qui relate la naissance et l'enfance du personnage principal, ressemble a beaucoup d'autres recits de la litterature jaina. Elle est construite a partir de motifs courants ici rassembles pour la circonstance. Elle fournit le cadre narratif, tout comme la prose d'un Jataka bouddhique. Il n'est pas exclu qu'elle constitue comme celle-ci une adjonction ulterieure. Il pourrait en etre de meme de la sequence finale, egalement en prose. Le cour du developpement parait forme par les dix-huit strophes (de metre arya) qui peuvent etre lues au premier degre, au moins jusqu'a ce que la clef, explicitement donnee au vers 1262, oriente vers une interpretation symbolique de l'ensemble fondee sur une equivalence (quatre serpents = quatre passions; panier = corps). 55. Le v. 1269 est probablement une versification secondaire du debut de la prose subsequente.