________________ 114 On voit que selon l'interpretation de la Vrtti la strophe parle de la difference de forme des mots dans les differentes branches du Veda. Selon cette interpretation il s'agit dans cette strophe, non pas de la fixite du pouvoir expressif, mais plutot de la non-fixite de la forme des mots. Cette interpretation ne peut guere etre correcte. Une autre interpretation douteuse se trouve sous VP 1.8. Le mot arthavadarupani y est explique comme arthavadanarthavadaprakarani srutivakyani. VP 2.349 (347, ed. Iyer) fait evidemment une allusion au brahmanakaunginya-nyaya. Cette strophe mentionne pourtant Mathara au lieu de Kaunginya. La Vrtti 'rectifie' ceci sans explication, ne mentionnant que Kaundinya. Il est vrai qu'on ne pourrait pas simplement remplacer le nom Mathara par Kaunginya dans la strophe sans porter prejudice au metre. Reste pourtant que, si le nom Mathara est acceptable dans la strophe, il le serait egalement dans le commentaire - comme le montre le commentaire de Punyaraja. 3. On voit que les arguments contre l'identite des auteurs de la Vrtti et des strophes du vakya padIya sont de poids. Existe-t-il des arguments qui defendent le point de vue traditionnel ? Il y en a, et le premier est, naturellement, le fait meme que la tradition accepte ce point de vue. Nous avons examine quelques auteurs qui sont plus ou moins explicites sur ce point. Il n'y a pas de doute que ces auteurs consideraient la Vrtti et les strophes comme un tout indivisible, compose par un seul auteur. Parmi les arguments additionnels qui ont ete proposes, nous devrons examiner les suivants : (1) La Vstti et les strophes qu'elle commente constituent ensemble un tout syntaxique, c'est-a-dire qu'elles doivent etre lues comme un tout indivisible.