________________ 118 qui ont laisse leurs traces, et leurs noms, dans l'ouvrage. L'Arthasastra se compose de strophes et de prose. En gros on pourrait dire que l'auteur des strophes est Kautilya, et l'auteur - ou mieux : le redacteur - de la prose Visnugupta (16). En effet, Visnugupta est mentionne a la fin de l'Arthasastra, ou il est decrit comme auteur de commentaire (17). (iv) Le Ratnagotravibhaga ou Uttaratantra est un texte bouddhique mahayaniste qui se divise en deux parties. Ce texte aussi se compose de strophes et de prose, et le colophon indique qu'un commentaire appele Slokartha-samgraha-vyakhyana 'commentaire du resume de la signification des strophes' ou 'commentaire appele resume de la signification des strophes' est inclus dans la totalite. - Mais la separation des deux ouvrages n'est pas facile. Les traducteurs chinois et tibetains de ce texte se sont efforces de proceder a une telle division, avec des resultats completement differents. Jikido Takasaki (1966) a essaye de nouveau d'identifier les differentes parties du texte. Selon lui, le texte commente se compose de strophes seulement; il les identifie sur la base de l'emploi du mot sloka dans le texte sanskrit, et du choix du traducteur chinois; il reste quelques strophes douteuses. Le commentaire se compose de strophes et de prose. Quant a l'auteur du commentaire, les traditions different. Le texte sanskrit ne dit rien a cet egard. La tradition chinoise mentionne Saramati comme auteur, tandis que les tibetains attribuent le texte a Asanga. L'auteur des strophes est Maitreya selon la tradition tibetaine; la traduction chinoise est silencieuse. Nous reconnaissons ici une situation familiere. Le Ratnagotravibhaga se presente comme une unite, meme si le fait d'etre combinaison de commentaire et texte commente n'est pas deliberement cache. Une strophe (1.29) est introduite par les mots 'j'expliquerai'. (nirdeksyami); Takasaki conclut que cette strophe appartient au commentaire. Le Yoga-bhasya et le Tattvarthadhigama-bhasya prouvent pourtant qu'on ne peut rien deduire d'un tel emploi de la premiere personne.