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COLETTE CAILLAT
La lecture ici proposée rend sa cohérence à la stanice, dont le texte traditionnel a visiblement fort embarrassé les exégètes. Strictement parallèle aux deux pāda initiaux du śloka, et glosée par le pada final de la stance, cette phrase, elle aussi, souligne que la vie laïque est inévitablement agressive, donc totalement incompatible avec la pratique réelle des vertus bouddhiques, dont la compassion ou la bonté.
VI
des
de tous les s.
Ainsi, que l'on considère les emplois et les champs sémantiques anciens ou les évolutions ultérieures, les concordances entre pa. atta-danda et amg. aya-danda sont manifestes.
Au reste, dans les diverses communautés indiennes, les exégètes s'efforcent généralement de tirer profit de tous les sens dont les mots sont prégnants. Dans des idéologies qui enseignent inlassablement l'inexorable rétribution des actes, ils devaient naturellement exploiter l'ambiguïté étymologique des bahuvrihi pa. et amg.: on est passé sans peine d'une valeur objective et générale, qui a un bâton, une arme (danda) brandi(e) (ätta)", "agressif", à des sens plus étroits, idéologiquement marqués, "qui a une arme /un châtiment (danda) à l'encontre des atman", c'est-à-dire des monades spirituelles; ou plutôt: "qui a (levé) l'arme contre son propre) atman, contre soi-même". Le transfert
exorabi. Dans
56. Cf. DHADPHALE, op. cit.; Nalini BALBIR, "Le discours étymologique dans l'hétérodoxie indienne", dans Discours érymologiques. Edités par J.P. Chambon et G. Lüdi. Tübingen, 1991, 121-134.