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Ardhamagadhi aya-danda
était d'autant plus aisé en amg. que l'a.v. du verbe a-DĀ, aya (sk. atta) y était pratiquement inconnu, alors que aya, héritier du sk. atma- n'y est pas rare, surtout en début de composé. L'enseignement ne pouvait qu'y gagner: les maîtres avaient désormais toute latitude pour piquer la curiosité de leurs auditeurs, en développant un paradoxe riche de sens métaphysique: les crimes, les méfaits, font certes souffrir autrui: bien davantage, ils nuisent spirituellement à leur auteur.
Peut-être faut-il également compter, dans la compilation de certains passages et leur interprétation ultérieure, avec le souvenir latent de formules anciennes, et avec des reminiscences védiques
Par exemple, on se rappelle Süy 1.2.3.9, soulignant que les individus agressifs et violents iront aux mondes sans soleil/des Asura,
je iha........... .................yadandah
ganta te pava-logayam cira-rayam asuriyam disam (supra). Plusieurs des expressions ici employées, et jusqu'à certaines ambiguïtés, renvoient comme un écho de l'Isopanişad 3: asurya náma té loká
andhena támasávytāḥ tám té prétyäbhigacchanti pé ké câtmaháno jánā), "démoniaques', ainsi appelle-t-on ces mondes; ils sont couverts de ténèbres aveugles. C'est dans ces (mondes) que vont, après leur
57. Cf. supra n. 12; 36. 58. Sur d'éventuelles réminiscences védiques, Lehre S 37.