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________________ N. Balbir, La fascination jaina pour l'alchimie 139 déguisant en motif littéraire ($ 3). D'autres enfin proclament haut et fort qu'elle est d'utilité publique. C'est le cas de Jineśvarasūri, maître svetāmbara du 11ème siècle, dont le Kathakośaprakarana (sam. 1108 = 1051) prouve qu'il était fortement impliqué dans les débats de son temps. En l'occurrence, il est opportun de considérer brièvement son appartenance sectaire et sa lignée, qu'il décrit dans la prasasti finale (p.181). Si elles étaient confirmées par des analyses plus poussées, les observations qu'elle permet pourraient indiquer que le souci de sauvegarder le savoir alchimique était plus vif dans certaines écoles que dans d'autres. Pour l'heure, la prudence s'impose. 1) Jineśvara appartient au Candrakula, école du Kharataragaccha. Les pontifes de cette importante secte svetāmbara, fondée au 11ème siècle par Vardhamānasūri, prédécesseur direct de Jineśvara, n'ont jamais manifesté leur aversion pour l'alchimie et les autres techniques occultes. 2) Après Mahāvīra, le maître dont Jineśvara se réclame en droite ligne est Vaira (= Vajrasvāmin), fondateur de la branche à laquelle il appartient (Vaira-mahāmiņi-niggayasähā, 181.11*). Or, la biographie légendaire de ce personnage est clairement imprégnée de surnaturel: dans le corpus āvaśyakéen, par exemple, il incarne l'intelligence liée aux pouvoirs magiques (pk. joga-siddhi).2 Par ailleurs, Vaira est aussi supposé être le coauteur (mythique), avec le non moins fameux Pälitta (= Padalipta, maître de Nāgārjuna l'alchimiste) d'une composition relative au Mont Raivataka (= Girnar), tirtha où le dhātuvāda et les pratiques occultes jouent un rôle non négligeable.26 Si l'on en croit la tradition, ce texte serait lui-même extrait d'un traité au titre significatif, le Vijjāpāhuda ('Traité des formules').27 La recherche de l'or par le rasa (rasa-siddhi) y est qualifiée de bénéfique pour le progrès de la Communauté (sangha-samuddharana-kajjammi, 6.28*).23 3) Jineśvara se réclame en outre d'un certain Ujjoyana (= Uddyotanasūri). Il n'y a guère de doute: le maître visé ne peut être que l'auteur de la Kuvalayamālā, lui aussi membre du Candrakula (Km. 283.4*), dont on a vu à l'oeuvre les connaissances alchimiques (JEĀS, 1). Est-ce donc un pur hasard si, à l'instar de son prédécesseur, Jineśvara tente une défense et illustration de l'alchimie, qu'il place en vedette au terme de son Kathākośaprakarana (p.172-173)? 5. Sundaridatta, héros de l'épisode concerné, est le fils d'un caravanier. Son enfance est évoquée de manière traditionnelle: célébrations natales, attribution d'un nom au douzi 24 Il est surtout connu comme pourfendeur des moines cainyavasin, ceux qui préfèrent élire domicile dans les temples jaina plutôt que de se livrer à une vie érémitique: cf. P. DUNDAS, The tenth wonder: do mestication and reform in medieval svetāmbara Jainism', Indologica Taurinensia, 14, 1987-88, 181-194; introduction hindie du Kathakośaprakarana (Bombay 1949: Singhi Jain Series 11), 2ss. 28 Ad Avasyaka-niryukti v.934 (Haribhadra p.412b-413a). Prakrit Proper Names (Ahmedabad 1970) s.v. Vaira. 26 Vividhatirthakalpa no 2 (Bombay 1934: Singhi Jain Series 10). - Sur Padalipta et Nägärjuna voir JEĀS, 1, $$ 12-14. 27 Infra, $ 6 sur ce traité et d'autres apparentés. 28 Cette formule n'est pas exceptionnelle: infra, $$ 5 et 6.
SR No.269524
Book TitleLa Fascination Jaina Pour Lalchimie
Original Sutra AuthorN/A
AuthorNalini Balbir
PublisherNalini Balbir
Publication Year
Total Pages17
LanguageEnglish
ClassificationArticle
File Size2 MB
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