________________ 216 REVIEWS Selon M. Sagaster, la plus grande partie de l'autobiographie fut terminee en automne 1710. Le texte de l'autobiographie dit: 'tshams-'dir nas le-tshan 'ga'-zig chad'dug-pa dpar-brko-skabs slob-tu khri-zur nag-rgyam-pas bsabs-pa yin; ene jabsar-tur nigen kedun tasuraysan asuyu keb-tur seyilekui ucir-tur tidsi qayucin siregetu vagindr-a samudr-a selbigsen bui. M. Sagaster traduit ce passage ainsi: "Hier (wortlich: in diesem Zwischenraum) waren einige Kapitel (mo. nur: einige) abgeschlossen. Fur den Blockschnitt hat sie (mein) Schuler, der ehemalige Siregetu Nag rgyam (d.h. Nag dban rgya mc'o, in Ca Vagindra samudra) vorbereitet." (p. 36). Il me semble que cette traduction ne rend pas correctement chad (mo. tasuraysan) et bsabs (selbigsen). Je ne sais pas tres bien comment interpreter la premiere partie de cette phrase. Faut-il lire 'tshams-'dir .ici', et omettre nas ou lire 'tshams-'di-nas a partir d'ici'? La version mongole s'accorde avec 'tshams-'dir. On peut interpreter chad comme 'interrompu' ou comme "coupe, enleve'. En tout cas, il est evident que ce passage veut dire que Nag-dban rgya-mtsho a comble des lacunes au moment de la gravure des planches (cf. Jaschke s.v. gsob-pa: 'to fill out or up, to supply, complete, make up'). Dans l'exemplaire du Subud Erike que M. Sagaster a utilise, une moitie des deux derniers feuillets manque. On ne peut donc savoir si le colophon donne des renseignements sur la traduction du texte mongol d'une version originale en tibetain. Selon M. Sagaster, le colophon a probablement contenu un passage qui se rapporte a la traduction du tibetain en mongol. D'autre part, le Hor-chos-'byun semble avoir cite une version tibetaine de l'autobiographie. Toutefois, M. Sagaster ajoute que ces remarques ne suffisent pas pour arriver a une decision definitive (cf. p. 48). Il est interessant de voir que M. Sagaster declare que le texte meme ne permet pas de tirer une conclusion a cet egard. Faut-il admettre que, dans la litterature lamaiste mongole, il n'y a pas de differences entre des textes, traduits du tibetain, et des textes originaux? Bien que la langue mongole soit mieux connue que la langue tibetaine, la terminologie lamaiste mongole n'est pas encore bien etudiee. Il faudra soigneusement comparer des textes tibetains, traduits en mongol avec l'original pour etablir un dictionnaire de la terminologie lamaiste. En meme temps, il faudra etudier les methodes de traduction, employees par les traducteurs mongols. C'est alors seulement que l'on pourra comparer des textes, traduits du tibetain, avec des textes originaux mongols du meme genre afin de determiner si ces derniers comportent autant de 'tibetanismes" que les premiers. En comparant quelques textes, traduits du tibetain, avec les originaux je ne puis me soustraire a l'impression que les mongols n'ont pas ete d'aussi savants traducteurs que les tibetains. Souvent le texte mongol ne se comprend qu'a la lumiere du texte tibetain original. D'autre part, les traducteurs mongols ont une tendance a omettre des expressions difficiles. Mon impression est corroboree par ce que M. J. E. Bosson dit de la traduction du rNam-thar de Milarepa par Siregetu Guusi Corjiva: "a number of places where the Tibetan text is extremely difficult and even incomprehensible have been either simplified or entirely passed over in the Mongolian version" (Mila-yin Namtar, Taipei, 1967, p. 23)... Le probleme se complique par le fait que, souvent, on ne peut guere comprendre un texte mongol, meme s'il rend correctement l'original tibetain, sans avoir recours au texte original. Pour citer un exemple. Le Subud Erike cite le passage suivant du Dad-pa'i 'jug-rogs: bcom-ldan-'das-kyi gsun-rab dag-las / gan-gi rgyud-la mthon-ba'i lam skyes-pa dan / dgra-bcom-pa mnon-du byas-pa la-sogs-pa'i sgo-nas bdud-rtsi thob-par gyur-pa na / dban-po yons-su gsal-zin / bzin-gyi mdog ni dag-la / pags-pa'i mdog ni dkar-pa la-sogs-pa lus-kyi mdans snar-las gnas gyur-pa 'byun-ba du-ma zig gsuns-te (The Biography of Tsong-kha-pa by the Ven. Lama Kha-dub-je, Varanasi, 1966, p. 149). M. Sagaster traduit ainsi le debut de la version mongole de ce passage: "In den vortrefflichen Lehrworten des Siegreich vollig Dahingegangenen heisst es: "Wer die Heiligkeit eines (solchen Menschen), der auf dem Weg der Einsicht in die Wurzel geboren ist und die Feinde uberwunden hat', erreicht hat usw., hat hiermit