________________ REVIEWS 217 den Gottertrank erlangt" (p. 319). Aussi bien le texte tibetain que le texte mongol doivent etre interpretes ainsi: "Dans la predication (pravacana) du Tathagata il a ete declare souvent: 'Quand quelqu'un a obtenu l'ambroisie (amsta) au moyen de la naissance du chemin de la vision (darsanamarga) dans sa serie (samtana) et par l'obtention (saksatkarana) de l'etat d'Arhat..." Le tib. rgyud (mo. undusun) rend skt. samtana ou samtati 'la serie', cf. Edgerton, Buddhist Hybrid Sanskrit Dictionary ss.vv. samtati et samtana. Pour darsanamarga il faut consulter la traduction du Kosa par de La Vallee Poussin. Il est evident que, quand on ne sait pas le sens technique de undusun - rgyud - samtati et de ujeku yin mor - mthor-ba'i lam - darsanamarga, la traduction du texte mongol, cite ci-dessus, presente des difficultes insurmontables. Le Subud erike contient plusieurs citations de l'autobiographie. Ces citations ne sont pas empruntees a la traduction mongole de l'autobiographie, mais a l'original tibetain comme il ressort de la comparaison des textes reproduits par M. Sagaster dans les notes. Dans un passage du Subud erike se rencontre les expressions ejileju ab- et ejeleju jala- (cf. p. 180, n. 381). M. Sagaster rend esileku par 'in Obhut nehmen', mais des passages tibetains de l'autobiographie qu'il cite ici en note, il est evident que mo. ejileku est un calque du tib. bdag-rkyen (bdag - ejen; bdag-rkyen - ejeleku), cf. Subud erike 17r: efileju abubasu jokiqu, autobiographie 190v5: bdag-rkyen byas-pa 'gab que M. Sagaster rend par "Es ist recht, (ihm) Gute zu beweisen." La traduction mongole de l'autobiographie a qayiralan ceberleku jokistai, "Es ist recht, (ihn) gutig zu reinigen (?)". Je suppose que le traducteur mongol a lu byan-ba 'purifier' au lieu de byas-pa. La version mongole de l'autobiographie rend bdag-rkyen byed-pa par qayiralaqu (cf. Kowalewski, p. 713: qayiralaqu, tib. gce-ba, bdag-rkyen byed-pa 'aimer, etre bien dispose, etre attache a qc., faire grace, gratifier, etc.'; Sumatiratna: bdagrkyen, qayira, kesig). L'auteur du Subud erike a ici rendu bdag-rkyen par ejileju / ejeleju alors que qayiralan aurait ete l'equivalent correct. Dans un autre passage du Subud-erike ejelen est employe dans le contexte suivant: ene keyid-i ejelen tedkun qayiralaqu keregtei, "er musse unbedingt diesen Kloster gnadigst leiten und in seine Obhut nehmen" (p. 216). Ici le texte correspondant de l'autobiographie (197b4) a phan-dogs au lieu des trois verbes en mongol. Je suppose qu'ici aussi ejelen a du traduire bdag-rkyen byed-pa. L'emploi ici de ejelen suggere l'existence d'une version tibetaine du Subud erike. Pour arriver a une conclusion definitive il faudrait examiner si ejeleku au sens de qayiralaqu est employe exclusivement dans des textes traduits ou l'original a bdag-rkyen byed-pa, ou si cet emploi s'est etendu a des textes originaux. Dans un autre passage du Subud erike (102r3) tayalaysan-dur probablement correspond a bdag-rkyen qui se trouve dans le passage correspondant de l'autobiographie (208a34). M. Sagaster traduit gegen ten-e tayalaysan-dur par "nahm sich so des Verehrungswurdigsten (wieder) an (?)" (p. 264). Ici tayalaqu doit signifier 'montrer son affection'. Pour remplacer les deux premiers feuillets manquants du Subud erike M. Sagaster cite les textes tibetain et mongol du debut de l'autobiographie. Ici aussi la terminologie bouddhique a cause des difficultes au traducteur. Ces difficultes s'expliquent en partie par les erreurs de la traduction mongole. Dans 1 tib. 'dren-mchog go-'phan 'la place (pada) du guide excellent' est rendu en mongol par qocorli ugei uduriycid-un degedu-yin qutuy, "die Wurde des besten unter den alles leitenden (Buddhas)". Mo. degedu sedkil-i eguskeged, tib. thugs-mchog bskyed ne peut se traduire par "seine erhabene Gesinnung bewiesen" mais se rapporte a la pensee de bodhi: "il a produit la pensee (de bodhi) excellente". Dans 2'die Zwei Ansammlungen' (goyar ciyulyan, tib. tshogs-gnis) ne sont pas le dvivarga mais les deux sambhara, jnanasambhara et punya-. Dans 3 qolical ugei kucun (tib. ma-dres stobs) ne signifie pas 'Einbildungs 2 Selon le dictionnaire de Das bdag-rkyen s'emploie seulement pour la reconnaissance d'un service par un superieur. Le passage de l'autobiographie, cite ici, montre que cette definition est trop etroite.