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REVIEWS
evapṛthagātmatvena pratipattiḥ, sā māyā. Elle traduit: "c'est cela l'absence de discernement qui tient à la conviction erronée que ces catégories sont séparées du Soi alors qu'elles en sont inséparables. Telle est l'illusion" (p. 77). M. Singh traduit: "Maya is non-discrimination (aviveka) i.e. taking as identical those which are considered to be separate" (p. 133). Dans son commentaire M. Singh explique que c'est par la Māya que les kañcuka, etc. qui sont séparés du Soi sont considérés comme en étant inséparables (cf. p. 134).
C'est par la Maya que l'on obtient un pouvoir surnaturel: maya, tatkṛtad āvaraṇāt proktadharaṇādikramasamāsādita tattattatvabhogarupā siddhir bhavati (III.6). Mlle Silburn traduit: "par le voile qu'elle [Māyā] impose, on possède un pouvoir surnaturel qui consiste à jouir de choses variées et qui est dû à l'acquisition graduelle, à la concentration et aux autres moyens mentionnés" (p. 80). M. Singh traduit: "There occurs supernormal power in the form of control and enjoyment of the various things brought about by dharaṇā, etc. - in succession which have been mentioned above owing to the veil drawn by maya" (p. 144). Il nous paraît qu'il faut comprendre ainsi proktadharaṇādikramasamāsāditā: "[un pouvoir surnaturel] obtenu par les méthodes mentionnées telles que la concentration, etc." Le texte ne mentionne nulle part que ces méthodes sont employées successivement. Kṣemaraja cite ici un vers du Lakṣmikaulārṇava: svayambhur bhagavan devo janmasamskaravarjitaḥ, etc. Mlle Silburn traduit: "Le Dieu, Bienheureux, Svayambhu, est libre des tendances résiduelles et des naissances". M. Singh traduit janmasamskāra par "the residual effect of any previous life". Cette interprétation est certainement préférable.
Dans son commentaire sur III.45 Kṣemarāja cite le vers suivant du Svacchandatantra: unmanā parato devi tatrātmānam niyojayet / tasmin yuktas tato hy ātmā tanmayaś ca prajayate //. M. Singh traduit: "O Goddess, beyond the samana, there is the unmană stage; one should join one's self to it. The self united with that, completely becomes that very unmana" (p. 232). Mlle Silburn traduit: "Que tout adonné à l'énergie apaisée par-delà la pensée, ô Déesse, il y . fixe le Soi; et ainsi fixé, le Soi s'identifie à elle" (p. 111). Mlle Silburn semble avoir mal compris le premier pada: unmana parato devi: Ô Déesse, l'unmană est au delà (de la samanā)."
Nous devons nous féliciter du fait que l'ouvrage important de Kṣemaraja a été traduit en même temps par deux spécialistes du Sivaïsme du Kasmir. Ci-dessus nous avons surtout étudié la traduction de Mlle Silburn et nous avons signalé quelques passages qui nous semblent être mieux rendus par M. Singh. Nous ne voulons pas créer ainsi une fausse impression; le travail de Mlle Silburn est extrêmement méritoire et, dans plusieurs passages, elle a indubitablement mieux réussi à rendre exactement la teneur du texte. Il faut ajouter que sa traduction est rédigée dans un style lucide et élégant alors que l'anglais de M. Singh n'est pas toujours libre de raideurs.
Australian National University
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John S. Hawley in association with Shrivatsa Goswami, At Play with Krishna, Pilgrimage Dramas from Brindavan; Princeton University Press, Princeton, 1981, pp. xvi, 339, notes, glossary, bibliography, index; maps and illustrations. $US35.00.
Indo-Iranian Journal 27 (1984)
J. W. DE JONG
The essence of devotional Hinduism, bhakti, is a personal, direct experience of the divine. Consequently, the ideal of the worshipper attuned to the bhakti approach is to participate as intimately as possible in the life or lila of his or her chosen deity. An obvious way to establish contact with this lila is to present it as a play and it is therefore not surprising that a vigorous dramatic tradition has taken shape under the stimulus of bhakti in northern India. What is cause for wonder is the tenacity which this tradition has shown in surviving in the