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INTRODUCTION
teur de T' a cru utile cependant d'introduire tout entière dans la version tibétaine de Kv & LXXVII; puis la leçon est reprise longuement en vers.
Le canon chinois possède un grand nombre d'ouvrages sur ce thème que le bouddhisme ne s'est jamais lassé de traiter, nous pouvons laisser de côté tous ceux dans lesquels le Bouddha s'adresse à Ānanda, et qui se rattachent par un lien plus ou moins lâche au second Kammavibhanga pali, le Mahākammavibhanga. Un texte mérite tout au moins d'être signalé, à cause du nom de l'auteur qu'on lui attribue ; c'est un poème sur la rétribution du bien et du mal, le Fan pie ye pao leao king ou plus complètement Ta young pou sa fan pie ye pao leao king « sūtra où le Bodhisattva Grand Héros explique en abrégé la rémunération des actes » Nj. 1349, Tõk, XXIV, 8, 94, traduit par Sanghavarman en 434. Ta young « grand héros » est la traduction du sanscrit Śūra; on aurait donc ici, qualifiée à tort de sūtra, une wuvre du poète qui a composé la Jātaka mālā, et qui recevrait ici le titre de Bodhisattva. Je n'y ai relevé aucun indice qui pourrait le rattacher à notre Karmavibhanga plutôt qu'à tout autre. Mais deux textes frappent dès l'abord par leur ressemblance avec Kv. L'un est le Ye pao tch'a pie king « sūtra sur la différence de rétribution des actes » traduit par Gautama Dharmaprajña en 582, Nj. 739 ; Tõk. XIV, 6, 63 (désigné ici par Chg] ; l'autre est le Fan pie chan ngo pao ying king « sūtra sur la répartition en correspondance des rétributions du bien et du mal » traduit par Tien Sitsai entre 980 el 1001, Nj 783 · Tōk. XII, 8, 66 (désigné ici par Cht] Un simple coup d'ail jeté sur le tableau comparatif des recensions (p. 14-19) sussit à montrer que Chg, entre tous les textes parallèles, est celui qui ressemble le plus à Kv, cependant, tout comme le traducteur de T', Gautama Dharmaprajña a éliminé le récit initial Cht, au contraire, apparait nettement comme apparente de très près à T', et cependant il a conservé le récit initial que T' avait éliminé Chacun de ces deux textes nous met en présence d'une recension particulière de Kv, caractérisée par des modifications dans le nombre et l'agencement des rubriques, tous les deux n'ont conservé de l'original que le sūtra proprement dit; cependant de brefs rappels jetés çà et là dans le texte prouvent qu'ils avaient connaissance aussi du commentaire explicatif conservé dans Kv.
Les fragments en langue koutchéenne découverts en Asie Centrale par la Mission Pelliot contiennent de la façon la plus imprévue plu