________________
REVIEWS
137
L'Aitareya-brāhmana (236 pages dans l'édition d'Aufrecht) est un texte beaucoup plus court que le Satapatha-brāhmaṇa. C'est pourquoi M. Verpoorten a pu en faire un dépouillement pratiquement exhaustif (cf. p. 30, n. 42). Il explique que son choix de ce brāhmaṇa a été déterminé par les considérations suivantes: "Il est moins monumental que le SB, et aussi moins étudié; il présente une prose moins savante et vraisemblablement plus ancienne que celui-ci; enfin, il est moins technique que le Pañcavimśa par exemple" (p. 33, n. 55).
M. Verpoorten se sert du vocabulaire traditionnel et n'ajoute que peu de termes neufs. Il emprunte à la terminologie d'A. Martinet le terme "monème". Les monèmes autonomes incluent verbes, substantifs, adjectifs et adverbes, les monèmes fonctionnels les particules, les prépositions, les conjonctions, les pronoms et la négation na. Le nom "enclitique de phrase" désigne parmi les monèmes fonctionnels les particules de phrase et pronoms, qui se placent isolément ou en groupe, juste à la suite du monėme, autonome ou fonctionnel, qui amorce la phrase et leur sert, peut-on dire, d'appui (p. 31). Quand plusieurs monèmes fonctionnels suivent le mot qui ouvre la proposition, le premier d'entre eux est dit occuper “l'enclise absolue", les autres "l'enclise relative". L'auteur distingue deux espèces de position initiale, l'initiale absolue et l'initiale relative. Un mot occupe l'initiale relative s'il suit un mot qui figure obligatoirement à l'initiale absolue. S'il s'agit d'un monème fonctionnel ou un verbe, cette localisation est nommée "enclise de phrase", mais, s'il s'agit d'un monème autonome, elle s'appellera "position initiale relative" ou "position médiane", selon que l'attaque de phrase est formée d'un (ou de plusieurs) monème(s) fonctionnel(s), ou d'un seul monème autonome (p. 33). Ajoutons que le verbe qui occupe l'en clise de phrase est qualifié d' "enclitique de phrase" (p. 33, n. 53). Il s'agit surtout du verbe copule et des déclaratifs. Vu l'importance que l'auteur attache à la position occupée par ces catégories de verbes, on s'étonne de ne pas les voir étudiées à part dans son livre. Le premier chapitre étudie la place du verbe mais en se concentrant sur les trois positions (finale, initiale et intérieure) que le verbe peut occuper. Le verbe déclaratif est étudié dans les chapitres sur le discours direct et sur les citations mais ici l'accent est mis sur la position du discours direct et des citations. En ce qui concerne l'enclise de phrase du verbe copule l'auteur ne signale que très peu d'exemples, (p.ex. § 52/4, § 103/34, § 120/3) qui ne suffisent pas pour prouver que l'enclise de phrase est le lieu naturel du verbe copule. Dans presque tous les exemples donnés pour illustrer la proposition prédicative verbale ($ $ 47-52) le verbe copule (as-or bhū-) occupe la position finale. • Le livre de M. Verpoorten est divisé en vingt-cinq chapitres consacrés aux catégories grammaticales (verbe, substantif, adjectif, pronom, particules, préposition, etc.). Les derniers chapitres traitent du discours direct (XXII), des citations (XXIII), de l'ellipse (XXIV) et de la variation (XXV). La conclusion résume les caractéristiques principales de l'ordre du mot dans l'AB. Comparant l'AB aux autres brāhmaṇa l'auteur montre que les ressemblances sont très grandes et les divergences minimes.
Dans chaque chapitre l'auteur essaie de déterminer d'abord l'ordre normal et ensuite les écarts par rapport à la norme. Il donne toujours des exemples pourvus de traduction. Si l'ordre est normal, le nombre des exemples est limité. Il est plus élevé quand il s'agit d'illustrer des positions qui ne sont pas habituelles. Evidemment, l'attention de l'auteur se porte surtout sur les exceptions à la règle pour lesquelles il présente, autant que possible, des explications. Ce n'est pas toujours facile de déterminer pourquoi la règle n'a pas été suivie. L'auteur procède avec circonspection et se contente d'ajouter le mot "inexplicable" après un exemple si une solution ne s'offre pas. Quelquefois l'auteur est peut-être trop prudent. A propos de sa/ta l'auteur remarque que sa position normale est en tête de phrase. Dans § 295 il donne plusieurs exemples dans lesquels sa/ta est à l'enclise de la principale: 11 9: asyām vāva sa na pratitisthati / yo na pratitisthati: III 40 5: osadhibhis tam bhisajyanti / yam bhisajyanti. Il est évident que les mots asyām et osadhibhis sont mis à l'initiale pour les mettre en relief. D'autre part, l'ordre des mots dans la subordonnée relative peut avoir contribué à déterminer l'ordre des mots dans la principale par la force du parallélisme.
L'auteur a pris la peine de traduire tous les exemples. Ses traductions ont l'avantage de